Apparemment le thème de la présidentielle 2022 sera l'immigration :
Pourquoi Emmanuel Macron durcit son discours sur l'immigration
Des quotas d'immigration ? En 2017, Macron jugeait la mesure "impossible à piloter"
Edit :Un nouveau gage en direction des électeurs de droite déboussolés après les européennes ? Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a remis sur la table, dans une interview au JDD, l'hypothèse d'instaurer des quotas sur l'immigration. Une proposition pourtant étrangère à la majorité présidentielle, puisqu'elle venait à l'origine de la droite LR. François Fillon en avait fait l'un de ses arguments phares durant la campagne présidentielle.
S'il exclut, dans le JDD, d'évoquer des quotas pour le droit d'asile - ce serait "contraire à nos engagements internationaux" -, le ministre de l'Intérieur a jugé que la question pourrait être "posée dans le cadre du débat pour d'autres modes d'immigration légale", sans préciser s'il parlait de regroupement familial, d'immigration économique ou encore des étudiants étrangers. Elle pourrait notamment être abordée au Parlement en septembre, Edouard Philippe ayant annoncé, la semaine dernière, dans son discours de politique général, la tenue annuelle d'un débat sur l'immigration chez les parlementaires - là encore, une idée défendue par François Fillon durant la présidentielle.
LREM veut récupérer les voix de LR :
Immigration: Macron tenté de choisir la droite contre l'extrême droite?
Une "trop grande attractivité" de la France qu'aurait aussi soulignée récemment le ministre de l'Intérieur devant les mêmes députés de la commission des lois, toujours selon le quotidien du soir. Matignon serait sur la même ligne que l'Elysée.
Au-delà des chiffres (les demandes d'asile sont effectivement en hausse en France), tout ceci est surtout la preuve qu'Emmanuel Macron a tiré ses leçons des élections européennes. Un scrutin dont l'analyse démontre que la majorité a "sauvé les meubles" en conquérant suffisamment de voix d'électeurs de droite pour contrebalancer la fuite de celles issues de la gauche. Prié de s'atteler à reconquérir ces dernières par une partie de sa majorité, le président semble donc avoir choisi de plutôt continuer à "siphonner" LR. Et s'attaque donc aux sujets de prédilection, selon lui, de cette droite qui ne l'a pas encore rallié.
Nicolas Sarkozy a déjà mené avec succès la même stratégie d'une droite "forte", qui a débouché sur la création d'un ministère de "l'Identité nationale" en 2007 puis le discours de Grenoble, en 2010, faisant des "conséquences de 50 années d'immigration insuffisamment régulée" les responsables de tous les maux du pays. "Les digues ont sauté" alors, souligne un député cité par Le Monde. Et depuis, le vote FN, devenu RN, n'a cessé de monter.
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