La plupart du temps, elles reprennent le recensement établi par Désarmons-les, un collectif «contre les violences d’État». Nous nous sommes basés sur cette source, sur les pages des groupes de gilets jaunes sur Facebook, ainsi que sur le recensement des violences policières réalisé sur twitter par le journaliste indépendant David Dufresne. Au total, CheckNews a analysé plus d’une centaine de témoignages et d’images de mutilations et blessures.
Sur environ 110 cas circulant sur Internet ou mentionnés dans la presse, nous avons écarté les doublons, et les cas insuffisamment documentés (impossibilité d’identifier la victime par son nom, absence d’images) pour retenir 82 «blessés graves».
Cette dénomination est bien sûr subjective, et rassemble des blessures de nature et de gravité différentes :
certaines personnes garderont des infirmités à vie (perte d’une main ou d’un œil) quand d’autres s’en tireront avec des cicatrices. Nous avons retenu comme blessures les membres arrachés, les organes ayant perdu leur fonction principale, les fractures, les pieds et jambes incrustés de bouts de grenades, les brûlures graves, mais aussi toutes plaies ouvertes au niveau de la tête. Les hématomes, parfois exceptionnellement vastes, causés par des tirs de lanceur de balles de défense (LBD) ou des coups de matraques n’ont pas été comptabilisés.
Sur les 82 blessés graves (dont 10 femmes) soixante déclarent avoir été touchés par des tirs de lanceur de balles de défense, dans la grande majorité des cas à la tête, occasionnant dans plus de dix cas la perte d’un œil.
Contacté par CheckNews, le ministère de l’intérieur n’a pas pu nous fournir un nombre détaillé des blessés par type d’arme. Il évoque «une cinquantaine» de blessés graves parmi 1700 manifestants blessés depuis le début du mouvement.
Partager