Facebook présente de bons résultats trimestriels, mais prévient ses investisseurs
que sa croissance en revenus publicitaires ne sera pas toujours aussi forte

Facebook a livré ses résultats pour le premier trimestre de son année fiscale 2017. L’entreprise présente un chiffre d’affaires qui affiche une croissance de 49 %, pour atteindre les 8,03 milliards de dollars. Le bénéfice net grimpe pour sa part de 76 % sur un an, et se fixe à 3,06 milliards de dollars. Enfin, le gain par action prend 73 %, à 1,04 dollar.

Les bons résultats de la société sont liés à la hausse continue du nombre d'utilisateurs, qui se rapproche désormais de la barre des 2 milliards. En effet, fin mars, ils étaient 1,94 milliard à se connecter au moins une fois par mois sur le réseau social, ce qui représente 17 % de plus qu'à la même période un an auparavant. Parmi eux, 1,3 milliard utilisent Facebook tous les jours. Cette croissance est principalement due au continent asiatique, qui est « responsable de la moitié de la hausse du nombre d'utilisateurs quotidiens de Facebook sur les deux derniers trimestres », comme l’a noté Jan Dawson, analyste chez JackDaw Research.

Malgré le progrès de ses recettes publicitaires, qui représentent 98 % de son chiffre d’affaires total et ont connu une croissance annuelle de 51 %, la direction du réseau social affirme que la progression de son chiffre d'affaires va se réduire « de manière significative » au cours des prochains mois. En trois mois, c’est la seconde fois que Facebook prévient ainsi les investisseurs.

David Wehner, le Directeur financier de Facebook, s’est évertué à expliquer la raison pour laquelle ce rythme de croissance n'est pas tenable : l'entreprise est proche du niveau de saturation des messages publicitaires qu'elle peut placer sur les pages de ses utilisateurs sans les agacer et les pousser à fuir. Sheryl Sandberg, numéro deux de Facebook, renchérit en avouant que ses équipes cherchent désormais plutôt à améliorer la qualité et le ciblage des messages publicitaires que leur volume.

Malgré ces excellents résultats, cette déclaration a contribué à faire perdre de la valeur à l’action Facebook dans les échanges hors séances.

La société a également introduit un début de monétisation pour les vidéos, qui constituent désormais le cœur de sa stratégie. Récemment, elle a lancé des publicités au milieu de celles publiées sur Facebook et sur Instagram, dans les « Stories », ces compilations de courtes vidéos et images qui disparaissent au bout de 24 heures.

Avant la publication de ces résultats, Mark Zuckerberg, le PDG du groupe, a dévoilé une mesure d'une ampleur sans précédent : Facebook va embaucher 3000 personnes supplémentaires sur l'année à venir pour accélérer la suppression des vidéos montrant des meurtres, des suicides ou d'autres actes de violence et tenter de redorer son image après une série de scandales. Notons que son service compte déjà 4500 modérateurs, ce qui constitue donc une hausse de 17 % de l’effectif total.

Sheryl Sandberg, la directrice opérationnelle du groupe, a estimé que la société n'avait pas souffert des récents incidents sur le Live, avec les deux vidéos de meurtre diffusées, l'une à Cleveland, aux États-Unis, et l'autre en Thaïlande, sur sa plateforme à quelques jours d'intervalle.

Malgré cet effectif impressionnant, Mark Zuckerberg a tenu à jouer la carte de la prudence : « Qu'importe le nombre de personnes dans l'équipe, nous ne pourrons jamais tout regarder », a-t-il avancé lors de la conférence téléphonique. Et pour ce qui concerne les outils d'intelligence artificielle, Zuckerberg a reconnu qu’ils ne seront pas vraiment efficaces avant « un certain nombre d'années ».

La société n’a pas souffert non plus des controverses autour des « fake news ».

Source : Facebook, Le Figaro

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