On s'éloigne du sujet du topic, mais voici un résumé détaillé de la stratégie du "plan A/plan B" pour ceux que cela intéresse et pour éviter de tomber dans la caricature.
Plan A -- Proposer aux partenaires européens une refondation de l'UE :
Dès l'arrivée au pouvoir, ils proposent de désobéir aux traités européens notamment sur les points suivants :
- Non-respect de la règle des 3% de déficit et du ratio dette/PIB inférieur à 60% (traité de Maastricht, PCS & TSCG)
- Taxation des transactions financières et contrôle de la fuite des capitaux (traité de Maastricht)
- Législations sur la libéralisation des services publics et le code des marchés publics
La désobéissance à ces traités est la condition nécessaire pour débuter la mise en application du programme "L'avenir en commun" (en gros 100 milliards d'investissements écologiquement et socialement utiles, ce qui mécaniquement feraient enfreindre les critères de l'UE en début de mandat).
Ils prévoient négocier avec Bruxelles entre juin et août, en fixant dès le départ une "deadline" au mois de septembre, ce qui correspond à la date de la convocation de la Constituante (chargée d'écrire une nouvelle Constitution). L'idée de la "deadline" est multiple: faire en sorte que la Constituante démarre son travail dans un cadre fixé à l'issue des négociations (UE refondée ou hors UE), que nos partenaires sachent à quoi s'en tenir dès le début (pas de chantage surprise) et enfin que les négociations ne s'éternisent pas.
Les négociations se feront sur 4 grands axes :
1. Harmonisation sociales et fiscales : Mettre en place d'un clause de non-régression sociale et environnementale (si le droit national est plus favorable il s'applique, si le droit EU est plus favorable il s'applique) + Mettre en place un SMIC européen évalué à ~75% du salaire médian (difficile à faire avec tous les pays d'un coup car certains n'ont pas de SMIC et/ou n'en veulent pas, ils proposent de commencer les coopérations avec les pays proches de nous socialement/économiquement et qui seraient intéressés)
2. Protectionnisme sociale et écologique aux frontières de l'UE : Ré-évaluer collectivement nos besoins et penser en terme de progrès humains (redéfinir les normes de droits sociaux et environnementales qui conditionneront les frontières commerciales et douanières), afin de protéger les économies EU mais aussi -par conséquence- de stimuler vers le haut les normes sociales et environnementales des économies extérieures à l'UE.
3. Une politique redistributive beaucoup plus importante : Plan de relance massif pour lutter pour les grandes divergences qui existent entre États et territoires, limiter les excédents commerciaux de certains pays (ex: ceux de l'Allemagne), respecter des règles qui existent en la matière mais qui n'ont jamais été respectées par les dits États.
4. Réorientation des missions de la BCE : Modifier les statuts de la BCE pour donner la priorité au plein emploi et non comme c'est le cas aujourd'hui à l'obsession de la stabilité des prix (un peu d'inflation ferait mécaniquement diminuer les dettes publiques) , donner la possibilité à la BCE de financer les États pour que leur financement ne soit pas dépendant des marchés financiers comme c'est le cas aujourd'hui.
Les résultats des négociations seront soumis à un référendum pour que les français décident souverainement soit de les accepter (UE refondée), soit de les refuser et donc d'appliquer le plan B).
Plan B -- Sortir de l'UE :
- Ne plus laisser à l'UE le monopole de la coopération
- Lancer de nouvelles coopérations sur le plan écologique avec les pays intéressés (notamment dans le bassin euro-méditerranéen)
- Sur le plan monétaire, lancer un groupe de travail France-Afrique pour mettre fin au franc CFA (actuellement indexé sur l'euro et administré par la BCE)
- Conférence européennes sur les dettes publiques
- Reprendre les propositions du plan A mais assumées dans le cadre de frontières nationales (ex: protectionnisme sociale et solidaire)
- Création d'un système monétaire alternatif à l'Euro (éventuellement une monnaie commune avec les partenaires intéressés)
- Stopper la contribution de la France au budget de l'UE
Le contenu du plan B (protectionnisme aux frontières nationales, rejet du marché unique, rejet des libertés de circulation) revient de facto à quitter l'UE actuelle (au passage sans la France, l'UE n'existera plus), puis à refonder des coopérations from scratch avec les pays intéressés (cf. sommet du plan B) et à le faire sur une base sociale (et non plus sur la base actuelle qui est celle du libre échange) car le projet de la France Insoumise n'est pas intrinsèquement anti-européens, il est seulement opposé à l'UE telle qu'elle a été construite jusqu'aujourd'hui (néo-libérale).
Donc en résumé après le plan A les français décident par référendum s'ils acceptent les résultats des négociations. S'ils refusent, cela déclenche le plan B, qui dit plan B dit sortie de l'UE, qui dit sortie de l'UE dit utilisation de l'article 50.
Pour infos presque tout ce qui est écrit ci-dessus provient de cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=WG2iVpYl21w (les 45 premières minutes)
Partager