De quoi ont réellement besoin les « employés de haute performance » ?
Un technologue propose quelques pistes à explorer
Tout d’abord qu’est-ce qu’un « employé de haute performance » ? Si certains sondages/études mettent en avant des critères comme la productivité pour les classer dans cette catégorie, d’autres préfèrent se baser sur ce que les employés sont chargés de faire ainsi que leur principe de base.
Les employés de haute performance (EHP) sont donc invités à résoudre les problèmes les plus complexes/difficiles dans chaque entreprise. Il s’agit donc d’employés qui constituent le lien direct entre la direction et le client qui paye. Par exemple, dans une entreprise technologique, ils seraient :
- des ingénieurs logiciels ;
- des Data Scientists ;
- des concepteurs visuels ;
- des concepteurs de prototypes structuraux et 3D ;
- des Narrative Designers (dont le travail consiste à critiquer, voire développer l’histoire d’un jeu vidéo par exemple).
Dans le but de booster la productivité des EHP, les responsables s’efforcent de comprendre ce qui pourrait motiver ces maillons essentiels à l’entreprise, même s’il arrive qu’ils soient totalement perdus. Par exemple, pour ne pas perdre des EHP, ils cherchent parfois à traiter le symptôme et non la maladie :
- les EHP rentrent tôt chez eux ? Ils proposent des dîners gratuits ;
- les EHP arrivent tard ? Ils proposent des petits déjeuners gratuits ;
- les EHP sont fatigués ? Ils proposent l’installation d’une machine expresso ;
- le moral des troupes est au plus bas ? Ils proposent l’installation de consoles de jeux vidéo ;
- les employés ne présentent pas de bonnes conditions physiques ? Ils proposent de partager gratuitement des cartes de membre pour des salles de sport.
Mais de quoi ont réellement besoin les EHP ? C’est la question à laquelle a tenté de répondre William Belk, un technologue qui a une expérience de plusieurs postes dans l’industrie technologique (développeur frontend pour Pangeum Interactive, directeur développement produit pour Slingshot Labs, etc.), en lançant un sondage anonyme d’un panel de plus de 700 individus issus de secteurs tels que le développement logiciel, les services informatiques, le hardware, les services financiers, la création, le marketing, l'automobile, l'architecture et la fabrication.
« Comme la faible rétention de EHP demeure une menace constante dans les industries techniques, les entreprises doivent cultiver et comprendre la maîtrise et la pureté du marchandage afin de gérer la rétention et de cultiver le moral », a-t-il estimé. Il a proposé des pistes à explorer pour satisfaire au mieux les besoins des EHP :
William Belk
La compétence technique des responsables directs
« Il est tellement évident que les EHP veulent travailler avec d’autres experts, point final », a avancé Belk. Et de continuer en disant « qu’en ce qui concerne les préoccupations de productivité des entreprises, il est également évident que deux experts travaillant ensemble, même si leurs domaines de spécialisation sont différents, sont exponentiellement plus efficaces qu’un expert se heurtant à un novice ».
Belk s’est amusé à comparer l’industrie technologique au monde de la musique : tout comme le producteur de disques innovateur travaillant avec le musicien, si la direction et les responsables peuvent rester très près de la réalité et de l'esprit de leurs EHP, la seule limite sera le Ciel. « La poursuite de ces relations étroites sur de longues périodes est la clé de l'innovation durable. Cela a été observé avec des sociétés comme Dow Chemical, Nike, Samuel Adams Brewing, Sun Microsystems, Google, Amazon et Facebook, où les responsables sont restés des visionnaires créatifs et techniques sur de longues périodes ».
Le mentorat
Les EHP ont besoin de deux types de mentorat selon Belk : celui des pairs et celui des aînés.
Le mentorat par les pairs se présente sous des formes comme le transfert des connaissances, l'encadrement des processus et la conformité à la qualité culturelle. « Chez les entreprises dotées d'employés hautement qualifiés et disposant de cultures fortes, les pairs EHP sont la clé pour reproduire les normes acceptées en matière d'artisanat et de maîtrise ».
Belk assure que les entreprises gagneraient à déployer des mentors tactiques afin de cultiver un leadership créatif et technique solide. « Il faut noter que ce mentorat tactique DOIT partir d'une position de maîtrise technique ou créative antérieure dans la même discipline que le mentoré ».
La communication visuelle/écrite face à la communication verbale
Les entreprises devraient être en mesure d'envisager la communication visuelle/écrite comme une alternative viable aux négociations verbales. Les réunions et les contextes sociaux peuvent être extrêmement intimidants pour certains EHP. De grands orateurs peuvent intimider facilement les autres dans des groupes de discussion. Toutefois, dans des groupes homogènes comme les groupes de discussion formés par des EHP, le cadre est propice à l’échange et la contribution étant donné « qu’ils se parlent dans le même langage et sont enracinés dans les mêmes principes de base ».
Les espaces calmes
Les EHP ont besoin d'un espace où ils peuvent à la fois se mettre en retrait et participer sans être constamment influencés par d'autres. « Nous devons nous éloigner des environnements où il est acceptable d'imposer indistinctement notre programme aux gens qui se concentrent sur un problème. Beaucoup de nos espaces ouverts encouragent ces distractions tout en essayant de promouvoir plus d'interactions sociales ».
Processus, contraintes de temps et cycles de livraison prévisibles
Les EHP de différentes disciplines ont des besoins de processus différents. La taille des équipes dictera fortement la structure et la méthodologie du processus. La meilleure façon de travailler avec EHP est de travailler sur une cadence prévisible, où il est par exemple possible de vérifier les progrès réalisés après quelques jours ou alors tenir des réunions une fois par semaine à des moments précis.
Le meilleur équipement autosélectionné
Obtenir les meilleurs équipements disponibles qui répondent au mieux aux besoins de la plus grande équipe est important. « Combien de fois avons-nous vu des entreprises, avares sur les dépenses en équipement, qui prônaient par exemple l’achat d’ordinateurs d’occasion qui sont obsolètes ? Ceci est absurde. Cela reviendrait à obliger une équipe de joueurs de hockey pro à utiliser des bâtons gauchers avec la même courbure de la lame, indépendamment de la position, la technique, la main, etc. ».
Participation communautaire
La communauté est importante pour les EHP. Pour le réaliser, il suffit de regarder le monde du logiciel libre. Les EHP, qui ont puisé leur inspiration pour résoudre certains des problèmes les plus difficiles auxquels ils ont été confrontés directement depuis une communauté d’experts, veulent à leur tour apporter leur contribution en aidant d’autres personnes. « Nos entreprises doivent cultiver cela. Nous devons nous inspirer d’entreprises comme Apple avec ses keynotes, Nike avec ses communiqués de produits, Google, Facebook, Etsy, Github, CoreOS et NPM avec leurs contributions open source. Encourager nos EHP à contribuer à leurs communautés respectives par des moyens qu’ils trouvent gratifiants est primordial ».
Source : HackerNoon
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