1. Créer des maladies pour vendre
Tout bien portant est un malade qui s'ignore. Il faut le lui faire savoir : l'industrie pharmaceutique a fait sienne la philosophie du Dr Knock, personnage de la pièce de théâtre écrite en 1923 par Jules Romains. Pour faire tourner le système, on invente des maladies. La situation est impeccablement résumée par le Danois Mikkel Borch-Jacobsen, historien de la psychiatrie devenu sociologue affûté du milieu et qui réalise un documentaire intitulé "Maladies à vendre" : "Dans le temps, on créait des médicaments pour guérir des maladies.
De nos jours, on crée des maladies pour vendre les médicaments, et les maladies qui ne peuvent se revendiquer d'un médicament sous brevet disparaissent tout simplement du radar."
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2. Lancer des fausses nouveautés
On appelle "me too" les nombreux médicaments présentés comme des nouveautés et qui sont en réalité des copies. Pourquoi ne pas continuer de produire l'original si c'est un bon médicament ?
Tout simplement, pour échapper au "généricage".
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6. Investir des fortunes dans le marketing
A titre d'exemple, selon Mikkel Borch-Jacobsen, qui a étudié le plan marketing pour l'antidépresseur Lexapro rendu public par le Sénat américain, le fabricant a investi 115 millions de dollars en frais de promotion, dont 36 millions pour les repas "éducatifs" offerts aux médecins et autant pour les conférences données par les leaders d'opinion. Marcia Angell, ancienne directrice de la rédaction du très sérieux "New England Journal of Medicine" est formelle : "
Cette industrie est aujourd'hui essentiellement une machine de marketing. Elle vise à vendre des médicaments d'intérêt incertain en utilisant sa richesse et sa puissance pour influencer, contraindre ou contourner toutes les institutions qui pourraient se mettre en travers de son chemin. Et surtout les médecins, car ce sont eux qui prescrivent".
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7. Arroser toute la chaîne du médicament
Les "tentatives réitérées d'accéder directement au public et au patient sont problématiques quand on considère l'emprise de l'industrie pharmaceutique sur quasiment l'ensemble des secteurs du système de santé". C'est l'Igas qui le soulignait en 2007.
A tous les maillons de la chaîne, l'industrie pharmaceutique est... incontournable : financement de l'Afssaps (grâce à une taxe prélevée sur les labos et aux redevances, de 674 à 25.400 euros, versées à chaque demande d'AMM), associations de malades (5,1 millions d'euros perçus en 2009), formation continue des médecins, des congrès, de la presse médicale (comme l'un des plus influents, "le Quotidien du Médecin", financé à 60% par la publicité) ou campagnes de sensibilisation...
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