Scandale d'état: la communication de Ségolène Royal sur la route solaire ne repose pas seulement sur l'incompétence mais sur le mensonge délibéré. Deux lourdes erreurs accablantes.
Des spécialistes internationaux analysent la route solaire (Wattway) de Ségolène Royal
<< Le site du Ministère de l'écologie occupé par Ségolène Royal, dans un article intitulé "Wattway: en avant la route solaire !", affirmait que la production de la route solaire normande (340 kW selon le service presse de Wattway) est de 17 963 kWh par jour (DIX-SEPT MILLE NEUF CENT SOIXANTE TROIS). J'ai signalé immédiatement cette erreur massive mais la correction n'a été effectuée que 4 jours plus tard: 790 kWh par jour (SEPT CENT QUATRE-VINGT DIX). L'erreur est donc d'un FACTEUR 22,7 ce qui est monstrueux (2270%). Durant les 4 jours en question l'erreur s'est propagée de manière massive dans les médias comme le montre une simple recherche web. J'ai écrit à La Ministre pour lui demander d'effectuer une campagne de dépollution.
Ségolène Royal a affirmé fin octobre dans Paris-Match, puis de nouveau fin novembre sur CNN, que la route solaire normande permet de répondre à la demande électrique de 5000 "logements" ("houses"). Or avec 790 kWh par jour (767 kWh par jour selon Michel Salion du service presse de Wattway) on n'alimente que 50 maisons normandes. L'erreur est ici d'un FACTEUR 100, ce qui est monstrueux. Facteur aggravant: sur la période de fin octobre à fin novembre j'ai contacté par téléphone, par mail et aussi massivement via Twitter le service presse du Ministère de l'écologie mais aussi celui de l'ADEME, pour leur signaler les erreurs en question. Le service presse du Ministère m'a affirmé que mes demandes de correction ont bel et bien été transmises à Ségolène Royal. 5.000.000 d'euros (coût de la route solaire normande) ont été crâmés pour alimenter en électricité l'équivalent de 50 maisons. 100.000 euros par maison. #ElephantBlanc #Boondoggle.
Une erreur lourde mais isolée, cela arrive. Mais là il y a deux erreurs très lourdes. J'en conclue que ces deux erreurs ne sont ni seulement le résultat d'une incompétence manifeste, ni du simple fruit du hasard, mais au contraire d'une stratégie délibérée de tromperie du public au sujet de la performance de la route solaire. C'est bien entendu extrêmement grave étant donné que ces mensonges peuvent conduire à ce que des collectivités, dupées, utilisent de l'argent public (notre argent, nous les contribuables) pour installer sur leur territoire une route solaire. Si un vendeur de téléphone portable vous dit dans une publicité que votre forfait est de 5000 heures alors qu'en réalité il n'est que de 50 heures, vous avez à faire à une publicité gravement mensongère.
A l'occasion de la COP21 un "trophée climat" a été remis à Colas-Wattway, ceci alors que l'EROI (paramètre fondamental du développement vraiment durable) de cette technologie n'avait pas été estimé (le président du Jury Hervé Le Treut, auteur d'ouvrages avec Jean-Marc Jancovici, a implicitement renvoyé la responsabilité vers l'ADEME). Or une analyse même sommaire permet de révèler que cette route solaire consomme plus d'énergie en amont qu'elle n'en délivrera durant sa vie (Un CAPEX de 10 à 30 €/W permet à lui seul d'affirmer que l'EROI de la route solaire est inférieur à 1:1, ceci même sans tenir compte de la durée de vie et du rendement écrabouillés). J'ai contacté la Co-Présidente du groupe 1 du GIEC, qui estime elle aussi que cette analyse énergétique est nécessaire.
L'EROI de la route solaire normande est inférieur à 1:1. Cela signifie que la route solaire constitue une abomination sur le plan climatique et sur le plan des ressources en matières premières (éléments Argent, Cuivre etc., je renvoie ici à la lecture de l'ouvrage de l'ingénieur Philippe Bihouix et du rapport Decoupling de l'UNEP). L'ingénieur le plus populaire au monde, l'australien Dave Jones, a alerté dans le cadre de vidéos très pédagogiques: un développement à grande échelle de la route solaire conduirait à un "désastre écologique". En outre si le projet de Ségolène Royal de développer la route solaire à grande échelle dans le monde entier se concrétisait, l'argent consommé dans cette absurdité ne le serait pas dans des projets solaires intelligents et bon marché, et retarderait par conséquent la transition énergétique mondiale. Il s'agit donc d'un frein particulièrement pervers contre le développement du solaire. L'article 5 de la Charte de l'environnement (Constitution française) est clair.
Il est donc urgent que la Ministre de l'écologie s'excuse pour les deux erreurs qu'elle a commises et répare les dommages causés. Ils sont massifs. Une liste très longue d'experts (Association Cleantuesday, association négaWatt, le CLER, le Professeur Mark Jacobson de Stanford University, le fondateur de BloombergNEF et la head of solar de cette agence américaine présente dans le monde entier, le président du Conseil Français de l'Energie, le co-fondateur de l'agence Telos, etc., cf les deux liens tout en bas du présent article) s'est prononcée au sujet de la route solaire, et j'ai transmis leurs avis: Ségolène Royal n'en a écouté aucun.
J'ai fait corriger (cela n'a pas été simple) un article du Parisien.fr ("Plein feux sur la première route solaire française", deux lourdes erreurs) qui reprenait un des mensonges de Ségolène Royal. Il est anormal que cela soit à un éco-citoyen bénévole de réaliser cette tâche de dépollution (action qui relève de l'éthique intellectuelle, citoyenne et écologique) et donc de perdre son temps avec ces bêtises.
100000 euros par maison normande ! Il est anormal que Ségolène Royal gaspille aussi massivement l'argent public (le groupe privé Bouygues-Colas bénéficie également de ce gaspillage) manifestement dans l'unique but de poser devant les photographes des médias pour tenter de se donner une image solaire et ainsi tenter de masquer son inaction pour concrétiser la promesse de François Hollande de réduire la part du nucléaire de 75% à 50%, et donc de fermer 21 GW sur les 63 GW du parc électro-nucléaire national. Ce renoncement particulièrement anti-démocratique est bien entendu dénoncé par Greenpeace et d'autres ONG environnementales.
Nous sommes face à un scandale d'état. Objectif Terre le lâchera rien et ira jusqu'au bout de la dénonciation de ce mépris des éco-technologies (Michael Liebreich: « What pisses me off about solar freakin' roadways is that they tar real clean energy innovation with the cute-but-stupid brush. » ), de l'écologie et non seulement du Peuple Français mais des Peuples du monde entier. Toute tentative d'intimidation aggraverait ce scandale d'état. L'immense colère des experts de BloombergNEF est parfaitement fondée. #WeNeedSolarExpertsInFrance . Source >>
<< Des spécialistes internationaux analysent la route solaire (Wattway) de Ségolène Royal
D'une puissance de 340 kW la route solaire normande d'1 kilomètre a une surface de 0,0028 kilomètre-carré. Elle a coûté 5.000.000 euros ("Hors taxes" selon la Préfecture de l'Orne) et devrait permettre de délivrer, au mieux, 767 kWh par jour selon le service presse de Wattway.
Ce kilomètre de route hyper-ultra-médiatisée permet donc de répondre à la demande électrique de 50 maisons françaises (et non de 5000 comme l'a affirmé Ségolène Royal dans plusieurs médias). Le coût par maison est donc de 100000 € (CENT MILLE euros pour l'électricité d'UNE maison). Un montant monstrueusement élevé qui suscite la stupéfaction, l'hilarité ou la colère des experts en énergies durables des 5 continents de la planète. Les contribuables Français ont-ils été correctement informés ?
« French solar roads seems like a way to subsidise French companies, not a way to make electricity » déclarait dès février 2016 l'experte Suisse Jenny Chase, directrice du solaire (Head of solar) au sein de Bloomberg Energy Finance. BNEF est une agence basée à New-York, mais est présent dans le monde entier (London, Munich, New York, Washington DC, San Francisco, São Paulo, Sydney, Cape Town, New Delhi, Hong Kong, Singapore, Tokyo, Seoul et Beijing), et est hautement respectée pour la qualité de travaux sur les énergies renouvelables (Comme par exemple New Energy Outlook 2016).
Bouygues-Colas-Wattway vont-ils construire "des routes solaires sur les 4 continents" de la planète comme l’affirme le titre d’un article diffusé dans des médias anglophones le 23 novembre 2016 ? « No. They won’t », répond Jenny Chase le 24 novembre 2016. Un tweet particulièrement cinglant qu’ont aimé et/ou retweeté le fondateur de BNEF, l'Anglais Michael Liebreich, mais aussi de nombreux autres experts de BNEF: Colin Mckerracher (Team Lead - Advanced Transport), Victoria Cuming (Head of EMEA Policy), Jerry Van Houten (Lead modeller New Energy Outlook). Jahn Olsen (Carbon analyst), Guillaume Foucher ("Working in the Renewable Energy sector for @BloombergNEF"), Itamar Orlandi (Clean energy analyst, Head of Applied Research BNEF UK).
Michael Dorenfeld ("New York-based investment analyst focused on the power sector"),a répondu au commentaire de Jenny Chase: "@solar_chase @business solution in search of a problem. Foolishness."
Non sans une ironie très british, Michael Liebreich propose un autre titre pour cet article : « Alternative headline: "French company gets subsidy to build #solar roadway with approximately 170-year payback. » (Source) Pour Michael Liebreich la route solaire est « A state-funded experiment with zero chance of becoming commercially viable. » Et cette estimation est généreuse car « 170-year payback is with 0% finance, no maintenance & panels that last 170 years. »
Jenny Chase: "So these panels, which currently cost EUR 21/W, will perform substantially worse and have a shorter lifetime than normal EUR 1/W PV. but that's ok because... they're made in France?". Le solaire PV au sol coûte aujourd'hui 0,7 à 0,9 €/W le solaire flottant 1 €/W, les ombrières de parking 1,5 €/W, le solaire en Toiture 1,5 à 2,5 €/W. Des ardoises et tuiles solaires permettent une intégration paysagère optimale sur les sites de haute valeur architecturale (Lire à ce sujet: Quand le solaire photovoltaïque devient sexy : les ardoises françaises clonées par Tesla). Le potentiel du solaire en toiture est de plus de 400 TWh en France selon l'ADEME.
Bouygues-Colas affirme sans ambages que la route solaire (21 €/W aujourd'hui) sera compétitive avec le solaire standard dès 2020 et s'estime donc capable de diviser ses coûts d'un facteur supérieur à 20 en 3 ans. A supposer que le CAPEX (y compris onduleurs, BoS etc.) de la route solaire s'effondre à 1 €/W en 2020 (ce qui est impossible), la route solaire resterait non compétitive compte-tenu de son rendement et de sa durée de vie écrasés (tares intrinsèques et rhédibitoires du concept de route solaire). De plus le coût du solaire standard va baisser d'ici 2020.
Et si on venait à manquer de surfaces en France pour installer du solaire PV standard, le solaire routier deviendrait-il une solution alternative pertinente ? Du Wattway sur les pistes cyclables pour réduire la masse des véhicules ou sur les parkings pour éviter le freinage de camions lancés à 90 km/h ? Jenny Chase: "It would still be bloody expensive". Michael Liebreich: « Even if you're short of land, you'll put solar over roads, not on them ». ("Même si vous manquer de surfaces, vous mettez le solaire au dessus des routes et non pas sur les routes". Lire à ce sujet: « Solar serpent » : une route solaire qui élimine la pollution de l’eau, le bruit, et capture les particules fines). L'expert Thomas Nowak (Secretary General European Heat Pump Association) abonde dans ce sens, le solaire underground n'est pas souhaitable : « Let's build roofs above bike paths/streets & put PV on top! Should be cheaper than #PV roadsurface ». Soit exactement la même analyse que celle d'Eric Vidalenc, expert de l'ADEME et conseiller scientifique du think-tank Futuribles International: "On pourrait re-couvrir de toitures solaires des pistes cyclables françaises. Et lorsqu'il pleut cela protégerait".
Contacté par téléphone l'Italien Pietro Radoia, Solar Analyst chez Bloomberg New Energy Finance UK et basé à Milan indique que "la route solaire n'a aucun sens ni sur le plan technique, ni sur le plan économique. La route est le pire endroit où l'on puisse faire du solaire. Il y a plein de toitures disponibles en France. 21 euros par Watt est un coût faramineux, il n'y a aucune chance de devenir compétitif. De plus Colas est en situation de monopole sur ce produit, donc sans concurrence qui permettrait de faire baisser les prix. Il semble que l'origine de ce projet soit principalement d'ordre politique."
Jenny Chase, excédée par la pollution médiatique intense générée par la route solaire de Ségolène Royal, ajoute : « Why is everyone so interested in bloody French solar roads? It's only a *little* boondoggle. » ("Pourquoi tout le monde est autant intéressé par l'imbécile route solaire française ? C'est juste un petit éléphant blanc"). Le magazine Alternatives économiques est du même avis: "Les éléphants blancs, ces gros projets inutiles et ruineux, ça trompe énormément". Tout comme le média financier californien Equities: "France's Solar Roads Plan a Costly, Inefficient Boondoggle".
Micheal Liebreich renchérit : « What pisses me off about solar freakin' roadways is that they tar real clean energy innovation with the cute-but-stupid brush. » ("Ce qui me fâche avec les routes solaires c'est qu'elles goudronnent-salissent les vraies innovations dans les domaines des énergies propres avec une brosse certes jolie mais stupide". "C'est si vrai !" a répondu Christian Couturier, ingénieur membre du Conseil d'Administration de l'association négaWatt dont la devise est "Sobriété, Efficacité, Energies Renouvelables". Le commentaire de Micheal Liebreich est amusant car la brosse fait penser au coiffeur de François Hollande payé 8000 euros par mois sur le dos des contribuables. Jenny Chase : « Well it pisses me off too boss but that's how they waste our time. » ("Ce qui m'agace, patron, c'est qu'ils nous font perdre du temps"). Michael Liebreich : « Our time and French taxpayers' money!" ("Notre temps et l'argent des contribuables français !"). Jenny Chase: "I do not want to give this bloody nonsense the oxygen of publicity !" ("Je ne veux donner le moindre oxygène de publicité à cet imbécile non-sens"). Et l'experte helvète de conclure: "Gimmicks" are "out of my remit as an energy analyst."
On peut comprendre cette légitime exaspération. Mais pour l'expert Allemand Philip Hiersemenzel (Clean Tech Spokesman & Advisor, Younicos, GRIPS, Lumenion & others), "the duty of journalists and experts to never tire of explaining what has potential - and what doesn't" ("le devoir des journalistes et des experts est de ne jamais être fatigué d'expliquer ce qui a du potentiel, et ce qui en a pas"). Quand on a des connaissances, même minimes, dans le domaine du solaire, ne pas intervenir face à un projet aussi profondément absurde que la route solaire relève de la non assistance à contribuables en danger. C'est une question de Démocratie énergétique (Lire à ce sujet le livre "ENERGY DEMOCRACY", par Arne Jungjohann et Craig Morris). Démocratie par définition participative, évitons le pléonasme. Dans une Démocratie en bonne santé les citoyens peuvent être correctement informés.
Ségolène Royal insiste: elle veut "1000 kilomètres" de route solaire en 5 ans et Colas (Hervé Le Bouc) affirme que “si on recouvrait un quart des routes, on assurerait l'indépendance de la France". Pour Dave Jones, l'ingénieur australien le plus populaire du monde et qui a construit des vidéos très pédagogiques démontrant point par point l'absurdité des routes solaires, le projet français Wattway, s'il aboutissait, mènerait à "un désastre écologique". Etant donné que l'EROI de Wattway est très probablement inférieur à 1:1 (Chaque euros supplémentaire au niveau du CAPEX plombe le bilan énergétique du solaire PV), et que par conséquent le LCOE est exorbitant, l'alerte éco-citoyenne de Dave Jones est vraiment fondée. Philip Hiersemenzel estime que la route solaire est "A PR gag" (PR = Public Relation).
Bien sûr, l'intervention de ces experts internationaux a attiré l'équipe de communication de Wattway. L'agence Manifeste, fondée par Michel Salion, a dans le passé géré la communication de sortie de crise de BuffaloGrill. Elle a intégré l'équipe de communication/presse de Wattway récemment. Sur le grill de BNEF, Michel Salion a lancé un étonnant conseil à Michael Liebreich (et un second message identique à Jenny Chase): "put your money where your mouth is".
Ce commentaire pressant (usage de l'impératif) vis à vis des experts internationaux au sujet de cette technologie française a suscité l'hilarité de l'Américain Eric Hittinger, Docteur en ingénierie, spécialiste des systèmes électriques à base de sources renouvelables et Professeur de politiques publiques à la Carnegie Mellon University (Pittsburgh, Pennsylvanie): "Oh, are we arguing about solar roadways again? I like this "money where your mouth is" approach." Ce manque manifeste de sérénité de la part d'un représentant officiel de Wattway est en effet décrédibilisant. Micheal Liebreich à répondu à Michel Salion: "When there's 100 MW of solar surfaces on public roads, I'll give your chosen charity €1000." ("Quand il y aura 100 MW de surfaces solaires sur les routes publiques, je donnerai 1000 euros à la fondation de charité de votre choix").
Selon Colas une centaine de micro-projets, en majorité de 25 à 100 m2 (115 W/m2), devraient être réalisés d'ici 2017-2018. Aucune baisse appréciable des coûts ne peut être envisagé avec un volume de production aussi faible. Pour atteindre les 100 MW mentionnés par Michael Liebreich (ce qui d'ailleurs resterait un volume très faible et donc avec un impact modeste sur les coûts), il faudrait que Colas parvienne à siphonner 1,5 milliards d'euros (0,34 MW coûtent en effet 5 M€ HT et hors marge de profit, soit 14,7 M€/MW). Nous pouvons l'affirmer: Michael Liebriech a dès à présent gagné son pari. D'où le "No, they won't" de Jenny Chase sus-mentionné. Un micro-projet de 24 m2 (3 x 8 mètres), comme par exemple au Castel d'Alzac dans l'Aveyron (un Hôtel de luxe), ne peut pas être qualifié de "route solaire". Si Colas veut tester son produit dans différents climats, 4 projets d'un mètre-carré suffisent: le premier en climat tempéré, le second en climat polaire, le troisième en climat tropical, et quatrième en climat saharien. Le groupe Bouygues a assez d'argent pour s'offrir 4 mètres carrés de Wattway.
"Mais pourquoi font-ils (les Français ndlr) donc ça alors ?" demande un internaute sans culture techno-solaire suite au commentaire de l'expert Américain Craig Morris (http://energytransition.de/), "il n'y a pas de projet plus absurde au monde que les routes solaires". Le 10 décembre est l'anniversaire de élection de Louis-Napoléon Bonaparte (10 décembre 1848, avant d'être proclamé empereur des Français le 2 décembre 1852, à l'issue de son quadriennat,). Le 10 décembre 2016 François Hollande devrait lancer sa campagne présidentielle selon LePoint.fr. Le même jour, le 10 décembre 2016, selon BFM TV et la Préfecture de l'Orne, Ségolène royale inaugurera la route solaire normande. Tintintin. Red carpet !
Du moins si les ouvriers parviennent à la réaliser à temps: la colle hyper-forte (port du masque) utilisée doit être posée par temps sec, donc plutôt durant l'été. Or nous sommes en automne, et il a donc fallu installer une grande tente anti-pluie pour poser les panneaux. Une tente fonctionnelle quand le vent n'est pas trop fort...Ubu-Roi. "Un grand barnum" a commenté un journaliste de France 3 qui s'est rendu sur place. La pose de cette tente, sur un kilomètre, a été financée avec de l'argent public: n'était-il pas possible d'attendre juin 2017 pour bénéficier de bonnes conditions climatiques et ainsi de réaliser des économies ? Il est rare de trouver des tentes dans les campings durant l'hiver en France: les voyageurs préfèrent juin à septembre.
Quelle étrange coïncidence de calendrier. Le couple Hollande-Royal a-t-il besoin d'un tapis rouge solarisé (et d'un chapiteau de cirque) pour tenter d'attirer l'électorat écologiste en masquant artificiellement, avec la route solaire, le fait qu'il n'a pas tenu sa promesse de fermer un tiers du parc électro-nucléaire (21 GW sur 63 GW) pour réduire sa part de 75 à 50% dans le mix électrique national ? Un mépris de la Démocratie qui suscite l'indignation de plusieurs ONG environnementales, dont Greenpeace.
Il est rare d'assister à un spectacle aussi triste. Le symbole d'une France qui a tout misé sur le nucléaire, qui a oublié de construire de vraies filières industrielles dans le solaire en France (où en est le projet d'"Airbus du solaire" de François Hollande ?) mais qui cherche néanmoins à occuper l'espace médiatique avec de coûteux gadgets attrape-naïfs pour tenter de se donner une consistance techno-solaire qu'elle n'a pas.
Pour le porte-parole de l'association négaWatt, Thierry Salomon: "Arbre à vent", "Route solaire" ...la capacité de certains politiques à promouvoir des miroirs aux alouettes énergétiques est sidérante." (Source)
Au delà de leur poids Atomique asphyxiant les trois initiales CEA portent également la marque du préoccupant décrochage français. Michael Liebreich: "Les énergies renouvelables ne sont plus des énergies Alternatives". Source >>
Route solaire: interview Objectif Terre d'un Solar Analyst de Bloomberg New Energy Finance: "La route solaire n'a aucun sens ni sur le plan technique, ni sur le plan économique"
<<J'ai contacté aujourd'hui par téléphone Pietro Radoia, Solar Analyst chez Bloomberg New Energy Finance UK et basé à Milan. Voici ce qu'il me dit à propos de cet article:
"La journaliste n'a gardé que la partie la plus positive de mon commentaire, elle a éliminé mon analyse principale. La route solaire n'a aucun sens ni sur le plan technique, ni sur le plan économique. La route est le pire endroit où l'on puisse faire du solaire. Il y a plein de toitures disponibles en France pour faire du solaire. 21 euros par Watt est un coût faramineux, il n'y a aucune chance de devenir compétitif. De plus Colas est en situation de monopole sur ce produit, donc sans concurrence qui permettrait de faire baisser les prix. Il semble que l'origine de ce projet soit principalement d'ordre politique" Source >>
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