Disons-le tout net : le Brexit, de prime abord, est une gifle pour l’UE. Cette dernière n’a pas seulement été incapable de le prévoir. Elle n’a eu de cesse d’en nier la réalité, se raccrochant de manière puérile à l’idée selon laquelle les britanniques changeraient d’avis, de sorte que le Brexit n’aurait pas lieu. C’est le contraire qui s’est passé : en dépit des difficultés considérables, de la morgue de l’auto-proclamé « parti de la raison »,
les britanniques n’ont eu de cesse, quand la parole leur a été rendue (élections européennes et nationales de 2019), de confirmer nettement leur souhait de sortir de l’UE.
Mais le Brexit est sans doute plus que cela : il est peut-être la première étape de la fin de l’UE, pour plusieurs raisons.
D’abord, parce que le risque est grand que le Brexit réussisse. Par « réussir », faisant fi du fait majeur que la question économique est secondaire par rapport à la question politique, nous n’entendons même pas que le Royaume-Uni ait au cours des années qui viennent des performances économiques significativement meilleures que l’UE, même s’il ne faut pas l’exclure.
Il suffirait que le Royaume-Uni ait des performances qui soient comparables à celles de l’eurozone. Car enfin, quel intérêt y aurait-il à poursuivre la construction européenne, s’il ne peut être établi clairement qu’elle apporte un plus à ses membres, de nature à compenser les pertes de souveraineté qu’ils consentent ?
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