Discussion :

[Forthman]

Bonsoir à tous,

J'aurais besoin de vos lumières.
La fonction 2Ch de l'interruption 21h permet de récupérer l'heure système.
En retour de cette interruption, nous avons :
CH = Heures
CL = Minutes
DH = Secondes
DL = 1/100 de secondes

Et mon questionnement est au sujet de DL

L'horloge interne (RTC) ne contient pas les 1/100 !
D'ailleurs, la seule chose qui permet de mettre à jour l'horloge est visiblement
le TIMER0 qui génère une interruption 18,2 fois par seconde...
Donc comment MS-DOS peut-il renvoyer une information avec une précision au 1/100 ??

[Forthman]

Arrêtez tout !!!
Je suis un boulet !

Je viens de faire des essais, et en fait la valeur de DL est incrémentée de 5.49 à chaque interruption du TIMER0

Donc la précision n'est pas au 1/100 de seconde mais au 1/18,2 seconde

[Kannagi]

Je m'était posais la même question sur DL justement

[Obsidian]

D'ailleurs, Cette valeur — approximative avec cela — de 18,2 Hz m'a toujours laissé perplexe. Pourquoi choisir une valeur aussi étrange, fabriquer des quartz étalonnés sur cette fréquence, et que faire ensuite, en tant que programmeur, avec un timer aligné sur elle ? On a bien vu que ça posait problème ne serait-ce que pour implémenter une simple horloge. Et pourquoi avoir embarqué un tel dispositif dans une machine grand public comme le PC ?

Curieusement, on s'aperçoit que 65536 ÷ 3600 = 18,204444… avec un zéro à la deuxième décimale, et les suivantes qui s'arrondissent par défaut. Autrement dit, cela donnerait un compteur qui ferait le tour de seize bits en exactement une heure, à 0,44 % près, et même à 0 % si la valeur du quartz était bien celle-ci et qu'elle n'était arrondie que dans le langage courant.

Et pourtant, il n'en est rien. Comme beaucoup d'ordinateurs de cette époque et comme beaucoup d'appareils analogiques avant eux, le timer est aligné sur les fréquences utilisées par le NTSC, et plus précisément sur le tiers de la fréquence de la sous-porteuse couleur de 3,579545 MHz, valeur qui elle-même correspondaient plus ou moins aux standards initiaux mais a été choisi pour pouvoir être produite facilement à partir d'oscillateurs de fréquence faibles et entière. Plus exactement 315/88, soit (5×7×9)/(8×11) MHz. On obtient alors 315 ÷ 88 ÷ 3 = 1,19318181… Mhz. Et quand on divise cette valeur par 65536, là encore, on obtient 18,206509677… soit presque la même valeur mais pas tout-à-fait. Ça veut également dire qu'à peu de choses près, cette valeur permettrait de faire le tour de 32 bits (et plus 16) en une heure.

Accessoirement, c'est cette même fréquence qui, augmentée d'un facteur 4÷3 (rien à voir avec le format des images télé, pourtant utilisé entre autres par NTSC), permet d'atteindre 4,772727… MHz, c'est-à-dire la fréquence d'horloge des 8086 et 8088 des premiers PC, soit légèrement en dessous des 5 Mhz maximum spécifiés par la documentation desdits micro-processeurs.

[Forthman]

Salut Obsidian,

Il y a même une page wiki qui en parle : https://en.wikipedia.org/wiki/Intel_8253

les PCs se traînent de véritables "boulets" au nom de la compatibilité

[bifur]

dans mon os perso je ne me suis pas embeté avec le timer bancale et je l'ai illico reprogrammé pour qu'il tourne a 400hz:

Code :

Sélectionner tout - Visualiser dans une fenêtre à part

1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
mov dx,43h                  
mov al,36h                  ;paramˆtres de comptage
out dx,al
jmp $+2
mov dx,40h                 ;diviseur de fr‚quence de l'irq 0 (LSB en premier)
mov ax,2983                ;1193200/f  ;11932: t=10ms  100Hz
out dx,al                               ;5966: t=5ms    200Hz
jmp $+2                                 ;2983: t=2.5ms  400Hz
mov al,ah                  ;puis le MSB
out dx,al

sous dos j'imagine qu'il faut un peu bidouiller pour avoir une interruption qui fonctionne a une telle fréquence et garder la compatibilité avec les fonction utillisant la fréquence de 18.2hz

[Forthman]

Sous DOS, les fonctions qui utilisent le TIMER0 sont essentiellement
- les lecteurs de disquettes : temps pendant lequel le lecteur tourne après un accès
- et l'heure système : DOS ne lit la RTC qu'au lancement, et l'actualise ensuite toutes les 18,2s

Donc pas de plantage grave en cas de modification

J'avais fait ça aussi (augmenter la vitesse de l'int 08h) dans un programme qui réagissait avec le son.

[Obsidian]

les PCs se traînent de véritables "boulets" au nom de la compatibilité

Sans vouloir troller d'aucune manière que ce soit, le PC était en soi, et à mon goût, une mauvaise machine. L'IBM PC est apparu en 1981 et toute la génération de huit bits lui ont emboîté le pas (avec le TO7 en 1982) suivi de près par les 16 bits de 1985 à 1994 et c'était tant mieux parce que cela a permis de développer tout un tas de concepts vraiment intéressants pour l'époque, et agréables à utiliser. Le PC, lui, était lourd, encombrant, extrêmement cher, a toujours nécessité un moniteur dédié (tout aussi lourd, cher et encombrant à l'époque). C'était le premier de son genre mais il était réellement le successeur des machines de bureau qui étaient le fer de lance de leur compagnie mère : un engin robuste destiné à une utilisation intensive en milieu de travail.

Mais côté design, entre les cornières des cartes d'extension qu'on se trimbale encore aujourd'hui, les timers alignés sur les antiques oscillateurs analogiques du NTSC qui n'a pourtant jamais été réellement utilisé par le PC, le 8088 et ses segments qui ont tant fait souffrir les petits développeurs à l'époque, surtout quand on était habitué aux Motorola, la gestion du clavier, et la gratification d'une carte série RS/232 (bonne chose) pour masquer un défaut électrique sur le premier slot (dixit Wikipédia. Bon ok, ce genre d'incident affecte toutes les compagnies) puis, plus tard, la ligne A20, le port PS/2 où tout est fragile, depuis la fiche mini-DIN jusqu'au protocole utilisé, et la gestion de la mémoire avec l'EMS, l'XMS, EMM386 et autres bidouilles de ce genre, on ne peut franchement pas dire que ce soit les qualités techniques du PC qui aient fait son succès.

Mais bon, après avoir été imposé d'emblée en standard notamment grâce à son architecture ouverture qui a donné naissances aux compatibles, celle-ci a ensuite été animée avec des moteurs de fusée (des micro-processeurs toujours plus rapides), ce qui était une bonne chose pour le consommateur. Par contre, ça rendait obsolète toute optimisation basée sur la connaissance d'une architecture fixe, ce qui est aussi une bonne chose en soi mais qui faisait tout de même une grande partie de l'intérêt de l'informatique des années 1980.

[Kannagi]

En faite Obsidian je rejoins tout a fait ton avis , pour cela que quand quelqu'un ici veut apprendre l'assembleur j'essaye toujours de le guider autre chose que sur le PC (et le x86).
Pour ma part tu as oublier aussi la compatibilité du x86 qui rend le PC encore moins ludique (a mes yeux).
La plupart des programmeurs assembleurs que j'ai pu rencontré /échangé ont tous était assez d'accord avec moi le x86 c'est moche (certes c'est subjective) , la plupart préfère allégrement un M68000 que un x86.

Le succès du PC n'est pas du grâce a MS-Dos et ensuite a Windows ?

[chrtophe]

le PC était en soi, et à mon goût, une mauvaise machine.

Je ne sais pas si on peux dire cela mais quand on compare ce qu'on pouvait faire avec un Atari ST ou un Amiga à l'époque...

le 8088 et ses segments qui ont tant fait souffrir les petits développeurs à l'époque

La segmentation existe sur d'autre CPU mais n'est quasi pas utilisé. (je crois qu"un mode segmenté existait sur le 68000 mais je suis pas sûr, c'est loin pour moi). Savoir l'utiliser est un bon exercice. Il est à noter que l'usage de la segmentation est dorénavant abandonné en mode 64 bits sur x86_64 (CS, DS, ES forcés à 0, FS et GS restent utilisables d'après ce que j'ai cru comprendre), il reste présent en 32 bits. Le x86 démarre toujours en mode réel au power on.

En tout cas, passer du 68000 au x86, c'est galère de par l'inversion des opérandes : instruction destination, source pour Intel et instruction source, destination pour 68000 ; ce dernier mode semblant la norme en dehors d'Intel.

[Kannagi]

Si on compare les deux me semble que Atari St est plus 'puissant' : IBM PC et Atari ST
Apres c'est sur si on compare apres le PC est beaucoup plus puissant (j'imagine que dans les année 90 le PC était plus puissant qu'un atari ST ou amiga).

Dans le 68000 tu peux très bien faire cela :

Code :

Sélectionner tout - Visualiser dans une fenêtre à part

1
2
 
move.w  #$9000,$100000 ;met la valeur $9000 a l'adresse $100000

Donc pas besoin de segmentation.
Après ils ont fait un vrai 32 bits avec le 68020/68030 et y'a pas tant de différence que ça niveau assembleur (mais la faut mieux y'aller en C perso coder en asm 32bits c'est fastidieux)
Le 68000 c'est le processeur des années 80/90 pour ma part hors PC il était présent vraiment partout (arcade/console/ordinateur/embarquée).

Après mon coup de coeur reste le 6502

[chrtophe]

Apres c'est sur si on compare apres le PC est beaucoup plus puissant (j'imagine que dans les année 90 le PC était plus puissant qu'un atari ST ou amiga).

Au contraire, tu pouvais faire beaucoup plus avec un ST ou un Amiga qu’avec un PC.