« Nous sommes dans les premières années d’une course aux armements d’une cyberguerre »,
selon l’expert en sécurité Bruce Schneier
À la faveur de l’évènement organisé par infoSecurity à Londres il y a quelques jours, Bruce Schneier, le directeur technique de Resilient Systems et également membre du conseil de l’EFF, a été invité afin d’adresser un discours liminaire lors de cet évènement.
Devant le panel d’illustres invités, Bruce Schneier a souligné, à la lumière des cyber attaques perpétrées dans plusieurs pays, que « nous sommes dans les premières années d’une course aux armements d’une guerre cybernétique ».
Ces propos sont soutenus en substance par les conclusions tirées dans l’affaire concernant les attaques menées sur les infrastructures de Sony l’année dernière. Schneier qui était plutôt dubitatif quant à l’implication de la Corée du Nord dans ces attaques s’est laissé aller à ces conclusions après la lecture d’un article de David Sanger paru en mi-janvier dans le New York Times.
Cet article démontrait que les USA n’avaient jamais explicitement pointé du doigt un gouvernement comme étant l’auteur de cyber attaques à l’encontre d’infrastructures américaines. Mais cela a été possible après analyse des informations récoltées par le malware installé sur les réseaux nord-coréens afin de suivre les activités de ces derniers.
Comme nous le savons tous, cette situation qui a engendré une escalade de tension dans les rapports américains et nord-coréens coutera 15 millions de dollars à Sony Pictures en terme de recherches et de nettoyage de ses infrastructures.
« Qui pensait en fait que la première grande cyberattaque aux États-Unis serait contre une compagnie de film », a déclaré Schneier. C’est pourquoi il ajoute que « nous devons mieux comprendre la guerre cybernétique ».
« Les pays ne s’attaquent pas entre eux, mais [ciblent] les entreprises au sein des pays – dont nous en verrons plus. Les nations se préparent pour la guerre cybernétique ».
En somme, vu les menaces auxquelles chaque pays peut faire face, les gouvernements n’hésitent plus à renforcer et afficher leurs arsenaux pour mieux se défendre et riposter en conséquence.
Les USA dans un rapport datant de quelques mois ont exposé leur stratégie sur les années à venir qui est désormais orientée vers l’offensive. À terme, ils comptent recruter 6200 personnes composées de militaires, civils, entités des autres agences de gouvernements, etc.
Côté canadien, des documents top secret analysés par CBC News et the Intercept révèlent que le L'intitulé de la sourceCSEC (l’agence de renseignement canadienne) prévoit de renforcer ses capacités afin de devenir plus agressif.
Un peu plus loin en fin d’année dernière un ex-hacker engagé dans l’unité spéciale de cyber espionnage de la Corée du Nord a confié à Reuters que l’agence gouvernementale nord-coréenne chargée des cyber missions contiendrait à son actif plus de 1 800 hackers.
Tous ces éléments viennent nous rappeler les propos de Peter W. Singer, directeur du Centre pour la sécurité du 21e siècle et du renseignement à la Brookings Institution, soulignant que 100 pays sont en train de former des commandos de cyber militaires parmi lesquels 20 sont redoutables.
Et d'affirmer également que « nous assistons à quelques-unes des mêmes manifestations qui caractérisaient la course classique aux armements que nous avons vu pendant la guerre froide ou avant la Première Guerre mondiale. Par essence, une course aux armements est le moment pendant lequel les partis passent de plus en plus sur le renforcement et la promotion de leurs capacités militaires tout en se sentant de moins en moins en sécurité – et c’est ce qui caractérise vraiment cet espace aujourd’hui »
Source : Infosecurity Magazine
Et vous ?
Pensez-vous comme Bruce que nous faisons face à une course aux armements ?
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