Un professeur d'ingénierie estime que la jeunesse est moins disposée à réparer des gadgets
et voudrait éveiller la curiosité des ingénieurs de demain
Selon Danielle Amanda George, un professeur d’ingénierie des radiofréquences à l’université de Manchester, les moins de quarante ans s’attendent simplement à ce que « tout marche » sans avoir une méthodologie pour réagir en cas de panne, contrairement à la génération précédente. Aussi, cette jeune femme de 38 ans s’est donnée pour mission d’inspirer les futurs ingénieurs qui vont résoudre « les plus grands défis d’ingénierie auxquels nous avons fait face » et remettre le bricolage au goût du jour.
Pour les besoins de ses exposés, elle a mis l'accent sur trois des plus grandes inventions de la Grande-Bretagne à savoir l'ampoule, le téléphone et le moteur électrique, afin de « voir où notre imagination peut nous mener ».
Elle est née à Newcastle d'un père garagiste et d'une mère qui a enseignait des élèves handicapés. « Depuis la maternelle, je posais toujours des questions sur tout », confiera-t-elle à l’assemblée en expliquant que les encouragements de ses parents faisaient partie des raisons principales qui lui permettaient de s’exprimer de la sorte.
« Mes parents ne ont jamais dit, 'Oh, je ne sais pas’, » a-t-elle dit. « S’il arrivait qu’ils n’aient pas d’information, et très souvent c’était le cas, alors ils allaient m’acheter un livre ou parler à l'enseignant et dire : ‘Dan a demandé des informations relatives à tel sujet -, où pourrions-nous en trouver ? '. Cet encouragement a été la clé ».
« Toutes ces choses dans notre maison semblent marcher la plupart du temps et, parce qu'elles ne tombent pas en panne, nous nous y habituons. Elles sont presque devenues comme des boîtes noires qui ne meurent jamais. Et quand elles le font, nous les jetons et achetons quelque chose de nouveau ».
« Mais il existe désormais une grande communauté de fabricant qui songent sérieusement à ce que nous faisons de tous ces gadgets. Ils sont en train de refaire et de réorienter les choses. J’ai parlé à quelqu'un qui avait utilisé des LED sur son vélo afin qu'il puisse afficher un message pendant qu’il pédalait ».
« Nous prenons l'ampoule pour acquise car combien de fois les ampoules se grillent-elles? Les gens bricolaient beaucoup plus sur des voitures avant, aujourd'hui nous avons plutôt tendance à les amener à un garage. Mais avant la plupart des gens savaient comment changer l'huile. Il en va de même pour vos téléphones qui tombent très rarement en panne », expliquait-elle dans un auditorium en face de 400 étudiants.
Pour elle, cette génération qui grandit de plus en plus avec la technologie, douée avec un téléphone mobile dès l'âge de deux ans, est déjà au-delà du « facteur wow [surprise] » par rapport aux smartphones ainsi que d’autres appareils - et veut maintenant les démonter pour en trouver de nouvelles utilités pour eux. Elle espère que les jeunes gens soient donc plus créatifs et montrent une envie d’innover.
«C’est incroyable quand vous vous imaginez ce que ces enfants de deux ans vont être en mesure de faire dans une dizaine d’années, car ils sont tellement à l'aise avec la technologie maintenant - où est ce que leur imagination va les emporter? » a-t- elle demandé.
Pendant ses exposés elle a montré comment envoyer des messages Wireless en se servant d’un barbecue, contrôler un feu d'artifice avec un ordinateur portable, utiliser une torche pour naviguer sur Internet, comment transformer un smartphone en un microscope, comment transformer une machine à laver en une turbine éolienne ou encore comment se servir des Lego pour résoudre un Rubik’s Cube.
« Je souhaite que les jeunes se rendent compte du fait qu'ils ont le pouvoir de changer le monde depuis leur chambre, la table dans la cuisine ou même l’abri de jardin », a-t-elle ajouté. « La génération actuelle des jeunes est dans une position vraiment unique. La technologie que nous utilisons et dont nous dépendons tous les jours est en pleine expansion et se développe à un rythme phénoménal. Aussi, notre société n'a jamais été plus équipée pour être créative et innovante ». Selon elle, « si nous maîtrisons davantage la technologie autour de nous et pensons de façon créative, alors résoudre certains des plus grands défis de la planète ne sera qu’à un petit pas ». «Je crois que tout le monde a le potentiel pour être un inventeur » a-t-elle affirmé.
Source : telegraph, interview Danielle George
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