La mise en place du « Conseil de sécurité des Nations Unies pour l’internet »
se heurte à un boycott de la communauté de l’internet
C’est à travers une foire aux questions que les organisateurs de l’initiative NetMundial ont présenté leur vision de la nouvelle gouvernance mondiale de l’internet. Dans un billet, ils invitent toute la communauté internet mondiale à venir collaborer sur les questions de la gouvernance de l’internet en posant leurs candidatures au « conseil de coordination ».
Le conseil de coordination sera composé de 25 sièges, dont 5 sont réservés aux 2 organisateurs, au parrain ainsi qu’à 2 autres acteurs de l’internet.
Les 20 autres sièges seront répartis entre 4 secteurs et 5 régions géographiques. Les secteurs choisis sont la société civile, le secteur privé, les gouvernements et organisations intergouvernementales ; ainsi que l’université, la communauté technique et les fondations réunies ensemble. Quant aux régions géographiques, il s’agit de l’Afrique, l’Asie et l’Océanie, l’Europe, l’Amérique latine et les Caraïbes, et enfin l’Amérique du Nord.
Les internautes n’ont pas manqué de considérer ce conseil qui semble se référer au modèle du conseil de sécurité des Nations unies, comme un « conseil de sécurité des Nations Unies pour l’internet ».
Les observateurs ont immédiatement contesté le fait qu’au lieu de commencer à identifier les questions à traiter, les organisateurs veulent plutôt créer un organe de contrôle dont ils pourront choisir les membres et s’octroyer des « sièges permanents ».
La contestation de ce projet va se déclencher avec l’annonce de l’Internet Society (ISoc), l’une des organisations à qui il avait été proposé un siège. En effet, l’ISoc a refusé l’offre de siège après avoir fustigé l’initiative, disant qu’elle n’était pas conforme à ses principes de longue date.
Cette position a été rapidement adoptée par un groupe d’individus de la société civile et a conduit à des discussions sur des listes de diffusion, pouvant entraîner le boycott de tout le système.
Les organisateurs, que sont l’ICANN et le comité directeur sur l’internet brésilien (CGI.br), avaient prévu un afflux des candidatures pour occuper les 20 postes de son conseil de coordination. Finalement, ils ne se retrouvent, jusqu’à présent, qu’avec seulement 10, à 2 semaines du deadline fixé.
L’invitation de l’initiative à des propositions d’idées pour améliorer le fonctionnement de l’internet n’a pas non plus connu de succès, car une seule contribution a été enregistrée à ce jour.
Les obstacles rencontrés par l’initiative proviennent du fait que la communauté internet voit en celle-ci, un moyen pour l’ICANN de continuer ses manœuvres déjà critiquées.
Une autre inquiétude exprimée par la communauté, à propos de l’ICANN, est son rôle ambigu : pourquoi est-ce que l'ICANN, qui est un organe purement technique, devrait jouer un rôle dans une organisation dont la mission est de traiter d’aborder les questions non techniques ?
Source : netmundial.org
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