ICReach : la NSA aurait créé sa variante de Google
pour fouiller dans 850 milliards d’enregistrements téléphoniques
Plus d’un an après la publication des premiers documents sur l’espionnage à vaste échelle de la NSA par Edward Snowden, des fichiers classés secrets détenus par l’ex-consultant de l’agence de sécurité américaine continuent à être publiés sur le Web, levant le voile sur un puissant écosystème mis sur pied par l’agence.
Les nouveaux documents, divulgués par le magazine The Intercept, présentent comment la NSA aurait intercepté et enregistré plus de 850 milliards de communications provenant de différents équipements de télécommunication, et comment celle-ci aurait facilité l’exploitation de ces données par d’autres agences gouvernementales américaines.
L’agence aurait développé une plateforme de recherche, avec une interface similaire à celle de « Google », pour permettre de fouiller aisément dans l’énorme base de données de cyberespionnage dont elle dispose.
Le projet connu sous le nom d’ICReach est décrit dans un document datant de 2007. Il avait été lancé en 2006 sous l'impulsion de l'ancien directeur de la NSA Keith Alexander. ICReach serait spécialisé dans la recherche des métadonnées sur les communications (destinataire, origine, date d’envoi, etc.).
En plus de la NSA, l’outil serait accessible à plus de 1000 analystes de 23 agences américaines, dont le FBI, la CIA et la DEA. Les métadonnées fournies par le moteur de recherche permettraient à ceux-ci d’avoir des informations détaillées sur des personnes, ainsi que sur leurs proches.
ICReach serait également partagé avec des agences étrangères alliées de la NSA. Les communications enregistrées seraient donc exploitables par le GCHQ britannique, le CSE canadien et les autres agences de la coalition Five-eyes. Néanmoins, des restrictions seraient appliquées à ces agences.
Selon The Intercept, la NSA n’aurait pas démenti l’existence de ce programme, affirmant que celui-ci serait régi par le décret EO 12333 institué en 1981 par le président Ronald Reagan pour renforcer le pouvoir des agences de renseignement américaines. Le décret en question autorise la collecte d’information sur les étrangers.
Cependant, bien que cette base de données contiendrait majoritairement des métadonnées sur des étrangers, on y retrouverait également des informations sur des citoyens américains. Selon The Intercept, des millions d’enregistrements sur des Américains « qui n’ont été accusés d’aucun méfait » sont disponibles dans cette base de données. Pourtant, la NSA n’est pas autorisée à espionner et enregistrer des informations sur les Américains.
Source : The Intercept
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