Je fais l'impasse sur ton débat autour de la terminologie à utiliser, car le concept reste le même, peu importe le vocabulaire choisi (le sens des mots étant tout aussi subjectif que la notion d'expert). Je veux quand même retourner sur ce que tu as écrit car, pour moi, tu as fait la meilleure intervention de toute la discussion, en soulevant un point essentiel : la différence entre avant et maintenant.
Quand on voit la rapidité d'évolution de ses sous-domaines, je penses que la notion d'expert dans l'informatique (pour restreindre mon exemple à ce que je connais) n'a plus autant de sens que cela en avait avant. Il faut bien avouer qu'aujourd'hui, pour chacun d'entre nous, ce n'est pas tant le niveau réel de nos connaissances qui devrait être pris en compte, auquel cas je penses qu'aucun d'entre nous ne pourrait y prétendre à mon avis, mais plutôt notre niveau, nos capacités à faire des recherches sur internet !
Autrement dit, ce qui différencie principalement un expert d'un autre développeur plus modérément spécialisé, c'est surtout son efficacité à trouver des réponses sur Google. Enlevez nous internet, et nous ne serons plus les experts de rien, pour une très large majorité d'entre nous.
Je ne sais pas pour vous, mais à part la syntaxe pure du langages, et quelques utilités usées à répétitions au sein du standard de mon langage de prédilection (le C++), je ne sais pas faire grand choses si je n'ai pas le compilateur + un site de référence du standard pour me rappeler comment fonctionne ou comment s'utilise telle ou telle fonctionnalité.
Quantifier un niveau d'expertise aujourd'hui sur la base d'un langage, sans parler de ses librairies standards (STL pour le C++, .Net pour le C#, ...), ni de tout ce qui accompagne la vie professionnelle d'un développeur lambda, c'est tout bonnement inutile et dénué de sens. C'est comme de créer un lien direct entre le résultat d'un QI à un test quelconque et son niveau d'intelligence réelle.
La question de cet article pourrait donc, après réflexion, s'extrapoler en : "jusqu'à quand pourra-on réellement continuer à déclarer des personnes expertes dans une compétence ?". La réponse me semble être induite par notre faible capacité à accepter une réalité désagréable : le monde va trop vite pour nous (et il naît plus de savoir que de temps pour l'ingérer)
Partager