La montée en popularité de l'open source devrait-elle alarmer les éditeurs de logiciels propriétaires ?
En France le marché pèse 2,5 milliards
Depuis quelque temps déjà, l'open source fait couler beaucoup d'encre dans l'actualité technologique. En France, par exemple, l’open source a déjà investi tous les grands domaines du système d’information des administrations : environnements serveurs, domaines applicatifs, outils d’ingénierie, solutions de réseaux et sécurité. Des services publiques comme la gendarmerie s'organisent pour faire migrer les ordinateurs de leurs effectifs vers Linux. Face à cette montée de la popularité du libre, certains éditeurs propriétaires préparent la riposte à leur sauce. A l'instar d'Oracle qui a critiqué le choix des logiciels open source au sein d'organismes gouvernementaux.
L'open source, qui éprouvait il y a encore quelques années des difficultés à émerger, se retrouve ultra-dominant de nos jours. Grâce à Android de Google et à des partenaires solides comme Samsung, l'open source possède aujourd'hui le monopole du marché du mobile.
En 2007, le Syntec Informatique évaluait le marché de l'open source à 450 millions d'euros et prévoyait une croissance annuelle de 50 %. Un an plus tard, l'étude « Le marché des logiciels libres » de Pierre Audoin Consultants parlait d'un marché français de l’open source avec un chiffre d’affaires de 730 millions d’euros qui représentait 33 % du marché européen. Dans son étude « Panorama de l'open source en France », le CNLL (Conseil National du Logiciel Libre) le chiffre désormais à 2,5 milliards d'euros représentant 6 % des logiciels et services. La croissance en 2012 a été de 68 % et en 2013 elle est estimée à 83 %.
Aujourd’hui, les économies budgétaires liées à l’utilisation de solutions Open Source par les DSI des entreprises et du secteur public sont un des facteurs qui poussent à l’adoption de ce modèle. Dans les faits, mesurer précisément les impacts budgétaires et les réductions de coûts ne peut être fait sans tenir compte du profond changement de pilotage financier qu’implique le choix du logiciel libre.
Il faut dire que, contrairement aux logiciels propriétaires qui reposent sur un modèle de vente (licences et maintenance), le logiciel libre se tourne plutôt vers un modèle de services ; les budgets sont donc davantage consacrés au développement de projets et à l’intégration de solutions.
Le logiciel libre repose sur un modèle économique qui s’appuie sur une logique de contribution et de travail collaboratif avec les fondations et les communautés qui sont elles mêmes sponsorisées par des grands acteurs de la communauté IT. Par exemple, derrière Linux se retrouve IBM et derrière Android, Google.
L'étude du CNLL révèle que 60 % des besoins des entreprises en termes de recrutement concernent le développement de logiciel. Cela va permettre de créer des emplois de proximité dans les régions et villes de France. En 2012, le logiciel libre représentait environ 10 % des dépenses IT et la croissance du marché Open Source est plus rapide que la croissance du marché IT. En France, le logiciel libre représente aujourd’hui environ 30 000 personnes réparties chez les utilisateurs et clients majeurs (ministères, administrations, etc.) dont 3 000 chez les grands intégrateurs tels que Cap Gémini, Atos, Sopra ou dans l’une des 300 PME françaises.
Source : panorama de l'open source en France (au format PDF)
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