Pas de BlackBerry 10 pour la tablette PlayBook
Contrairement aux promesses, BlackBerry affiche des résultats mitigés au premier trimestre


Selon le point de vue, on dira que BlackBerry (ex-RIM) va mieux, ou qu'il va moins mal mais que ce n’est toujours pas cela.

En affichant une perte de 84 millions de dollars, l’entreprise canadienne n’a en tout cas pas rassuré les analystes.

Les résultats de ce premier trimestre étaient particulièrement attendus puisqu’ils traduisent, pour la première fois de manière concrète, l’accueil fait par le public au nouveau système BlackBerry 10.

Problème, le constructeur n’a écoulé que 2.7 millions de Z10, malgré les campagnes de publicité et les opérations de communication (sponsoring de Formule 1, recrutement d’Alicia Keys, etc.). A titre de comparaison, des observateurs comme IDC attendaient un peu plus de 7.5 millions de ventes.

L’arrivée d’autres terminaux sous BB10, comme en juin le Q10 à clavier ou des modèles moins haut de gamme comme le Q5, devraient cependant donner un coup de fouet à ces résultats au deuxième trimestre et aux suivants.

Le PDG, Thorsten Heins, plaide d'ailleurs pour l’indulgence et la patience. Pour lui, le système n’a que cinq mois et en serait donc « encore à ses premiers pas ».

Côté positif, l’entreprise a déjà augmenté son chiffre d’affaires de 10 % trimestre à trimestre (pour atteindre 3.1 milliards de dollars). Son déficit a dans le même temps été divisé par six (de 510 millions à 84 millions).


En marge de ces résultats, Thorsten Heins a fait une autre annonce, qui risque de fortement décevoir nombre de fidèles de la marque.

La tablette PlayBook, dont les ventes s’amélioraient ces derniers mois, ne sera pas mise à jour vers BB10, contrairement aux promesses faites au BlackBerry DevCon Europe du début de l’année.

« Nos équipes ont beaucoup travaillé sur ce projet, mais je ne suis pas satisfait du niveau de performance et de l’expérience utilisateur de BB10 sur Playbook, expliquait-il la semaine dernière, j’ai donc pris la difficile décision d’arrêter leurs efforts ».

Une décision que certains jugeront courageuse. Et d’autres étrange, ne serait-ce que parce que PlayBook OS était l’ébauche de BB10 (même base QNX, même gestuelle de navigation, etc.), que la continuité entre les deux systèmes est naturelle et qu’il n’y avait pas grand-chose à retoucher aux performances et à l'expérience utilisateur de l'appareil.

Le message est en tout cas de plus en plus clair sur les tablettes (pour rappel le PDG prédisait début mai que « dans cinq ans, il n'y aura plus de raison d'en avoir une »). BlackBerry se recentre exclusivement les services aux entreprises (BES 10 pour la gestion de flotte, etc.) et sur les smartphones.

En espérant juste pour cette stratégie que l’offre applicative suivra et que les bugs de jeunesse seront rapidement corrigés.