Internet : vers un équivalent informatique de la guerre froide ?
Les États-Unis disposeraient des cyberarmes prêtes à être utilisées si le besoin se fait sentir
Les États-Unis se lancent dans une vaste campagne de préparation pour une cyberguerre.
Ce n'est plus un secret pour personne. Maintes fois la Chine a été pointée du doigt par les États-Unis comme responsable de la vague sans précédent d'espionnage que ses industries ont subi récemment. Ces derniers sont même allés jusqu'à dire que les Chinois étaient entrés en possession d'armes fabriquées sur le sol américain.
La réaction des États-Unis ne s'est pas faite attendre. Celle-ci ne consiste pas seulement en un espionnage passif, mais également en des mesures plus agressives pouvant conduire à la destruction du système de télécommunication d'un pays. Ils ont déjà l'équivalent d'ogives nucléaires numériques (malwares) prêt à être utilisé si le besoin se fait sentir.
Bruce Schneier, expert en sécurité et auteur du best-seller « Liars and Outliers », apporte son analyse situationnelle. Pour lui, en agissant de la sorte, les États-Unis seraient tout simplement pires que les Chinois qu'ils accusent sans cesse, et cela nous conduira inévitablement à un équivalent informatique de la guerre froide, puisque les autres nations seront appelées à la suite des États-Unis, à faire de même.
La contre-offensive adoptée par les Américains serait non seulement déstabilisante, mais coûteuse à la longue pour l’État, pour Schneier.
Coûteuse, puisque pirater un réseau n'est pas une tâche aussi simple qu'on le pense. Ça peut être un processus long et laborieux. En effet, il faudrait réaliser dans un premier temps un audit de sécurité du réseau cible, pour en détecter les failles et vulnérabilités exploitables. Si ces dernières n'existent pas, alors il faudrait les créer.
Déstabilisante parce qu'internet deviendrait alors le pire endroit qui soit. La révélation des failles de sécurité serait déclarée « espèce en voie de disparition », puisque ce sont elles qui sont au centre même de la cyberguerre.
« Oui nous avons besoin d'investir dans l'armement pour une cyberguerre », fait remarquer Schneier. Cependant, il affirme également qu'une coopération entre les gouvernements pour l'élaboration de traités sur les cyberarmes et l'établissement de règles internationales pour la cyberguerre sont nécessaires. Il fait d'ailleurs remarquer que ce sera très difficile, mais nettement mieux que la tournure que prennent les évènements actuellement.
« Il est temps d'arrêter cette folie. Nous serions mieux à l'abri avec une meilleure défense, qu'une contre-offensive », conclut l'expert. Lorsque des cyberarmes sont utilisées, il y a toujours des dommages collatéraux comme nous l'a appris l'épisode Stuxnet.
Source : CNN
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