La frénésie mobile gagnerait les applications mainframe
Pour Micro Focus, ce qui ne serait pas sans poser de nouveaux défis

Pour Patrick Rataud, Directeur général de Micro Focus Gallia, la multiplication des accès mobiles aux applications mainframe s’avèrerait inévitable. Mais elle poserait une double question : le SI est-il compatible avec ces nouvelles approches ? Et comment éviter l’explosion des coûts mainframe du fait de leur sur sollicitation ?

De plus en plus, particuliers et professionnels veulent accéder en permanence depuis leur appareil mobile à toutes les applications qu’ils ont l’habitude d’utiliser sur leur PC fixe ou portable. IDC estime que le nombre de téléchargements d’applications mobiles atteindra 76,9 milliards d’ici 2014. « Quel que soit l’endroit où ils se trouvent, ils visitent les sites d’e-commerce, comparent les produits, font leurs achats et téléchargent des applications qui leur donnent accès aux services de banque en ligne et d’information en continu, le tout depuis leur smartphone ou leur tablette », écrit Patrick Rataud.

Trop souvent, les entreprises ne seraient pas préparées à une telle évolution : « les applications mobiles sont incompatibles avec leur infrastructure IT existante. Elles ont des difficultés à prendre en charge les nouveaux environnements d’exploitation et les versions Web mobiles qui sont déployées sur smartphones et autres terminaux mobiles ».

Pour limiter le coût de l’adaptation de l’infrastructure en place, les entreprises s’efforceraient de réutiliser autant que possible les applications existantes. Une bonne chose pour Micro Focus : « Il est important de ne tomber pas dans le piège de la réécriture, aveuglées par la volonté d’accélérer leurs innovations afin de satisfaire une nouvelle génération de consommateurs. Au contraire, en ayant la capacité de réutiliser et d’adapter leurs applications, elles tireront parti de l’univers mobile à moindre coût et sans compromettre leur infrastructure existante ».

Le fait que 70 % du parc applicatif professionnel soit écrit en COBOL serait sur ce point un avantage. « C’est là un atout majeur car le COBOL est facilement exploitable depuis un environnement mobile ». Même si pour bon nombre de développeurs, le COBOL n’est pas forcément la solution qui coule de source pour adapter les applications métier à l’univers mobile, pour le DG de Micro Focus « c’est la simplicité et donc la facilité d’adaptation de ce langage de programmation quinquagénaire qui en font le candidat idéal pour propulser les entreprises dans une nouvelle ère. Avec des outils comme Visual Studio ou Eclipse ».

Mais côté serveur, la mobilité poserait un problème plus épineux. Il faudra en effet trouver une solution pour soulager des mainframes qui vont être sur-sollicités par la charge supplémentaire qu’engendre l’accès mobile.

« Les entreprises peuvent choisir la voie traditionnelle qui consiste à ajouter des MIPS, une dépense estimée à près de 3 000 euros par MIPS supplémentaire, avance Patrick Rataud. L’autre solution consiste à transférer une partie de cette charge vers des systèmes plus économiques ».

Mais pour Micro Focus, la meilleure solution serait « le réhébergement d’une partie de la charge de travail du mainframe, autrement dit son transfert vers une plate-forme courante nettement moins onéreuse ». Ce qui permettrait également de se délester de certaines tâches de gestion du cycle de vie des applications (développement, tests et même lancement en production) et réduirait les les coûts d’exploitation liés au support des applications mobiles.

Bref, pour appréhender la consumérisation de l’IT et l’arrivée massive de la mobilité dans l’univers professionnel il faudrait respecter « les deux principales clés du succès » : réécrire et réutiliser autant que possible les applications existantes, et rendre son infrastructure IT plus flexible avec le réhébergement.


Patrick Rataud, DG de Micro Focus


Et vous ?

Adhérez-vous à cette analyse du DG de Micro Focus ? Ou pas du tout ?