Tu es sûr que tu les résumes? Parce que j'ai du mal à les reconnaitre. On parlait de l'emploi qui manquerait dans tous les pays développés (et qu'il faudrait partager, si j'ai bien compris la logique), et du fait que le taux de chomage faible de certains cachait, selon toi, un manque d'emploi derrière du temps partiel. Là, tu me réponds sur le travail, les revenus, l'offre et la demande et la productivité.
Donc, non, tu ne me résumes pas. Mais je peux répondre quand même...
Pas forcément. Les ouvriers agricoles ne travaillent pas en hiver parce que les plantes y poussent moins vite. Dans ce contexte, le temps partiel (ou plus précisément le statut saisonnier) a permis aux employeurs de réduire leurs charges. Mais cela ne correspond pas à une pénurie de travail ou une baisse de l'activité.
Il y a aussi des raisons personnelles, par exemple, les contraintes associées au plein temps (horaires) peuvent faire que le temps partiel (au même salaire horaire) est plus intéressant pour le salarié.
Enfin, cela peut correspondre à des baisses d'activités locales, mais pas forcément à une tendance générale.
Maintenant, il y a certainement des cas ou le temps partiel correspond à une réaction au manque de travail, mais on ne peut conclure de manière aussi nette.
Les niveaux de salaire sont bien évidemment liés à l'offre et la demande. La productivité, c'est le résultat d'un calcul, ca ne veut pas dire grand chose (c'est pourquoi je la critiquais dans un post précédent). Mais, cela n'est pas lié à la "pénurie d'emploi" dont tu parlais. Des boulots scandaleusement mal payé, il y en a toujours eu, il y en aura toujours.
A l'occasion, interroge tes amis qui ont des gosses sur les salaires qu'ils versent à leurs nounous, et fais les parler un peu sur la difficulté qu'il y a à en trouver une "bien", les horaires réels qu'elle pratique, l'organisationd es vacances, tu seras édifié...
Là où ca se complique, c'est ce qu'on entend par "se contenter de boulots mal payés". Je connais des gens, jeunes diplomés en particulier, qui considèrent comme scandaleux des salaires supérieurs à la médiane francaise... C'est pourquoi je pense que l'on ferait bien d'éviter cette question, qui complique le débat plus qu'il ne l'éclaire.
Ca dépend du travail. Si le travail effectué dépend linéairement des heures travaillées, l'incidence est réelle, et tu as raison. Mais c'est rarement le cas. C'est exactement ce que je disais: le temps partiel s'est développé dans les secteurs où le travail ne dépend pas linéairement du temps passé.
Ca rejoint aussi le problème des 35 heures: en réduisant d'autorité le travail, on a forcé soit des gains de productivité, soit une réduction du travail réel (guichet moins souvent ouvert, délocalisation), mais créé peu d'emplois.
En gros, ce que j'essaie de te dire, c'est que c'est loin d'être simple...
J'ai dit exactement l'inverse... Ceci dit, il y a une contradiction entre ce que tu dis là, et ce que tu disais avant. Si la productivité des temps partiels était meilleure, alors la durée de travail et le volume d'emploi seraient peu corrélés.
Mais une fois de plus, ca montre davantage les limites de cet indicateur (mal nommé, mal calculé, mal utilisé) qu'autre chose.
C'est dommage, parce que cette question de la pénurie d'emploi est au coeur du débat. Il me semble qu'on gagnerait beaucoup en la discutant, plutôt qu'en l'érigeant en dogme, ou en évidence.
Francois
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