La cambuse


Dire que nos amis les pirates étaient de fins cuisiniers serait sans le moindre doute une exagération. Voir un franc mensonge. Cependant ces forbans appréciaient la bonne chair et bon vin. Mais hélas à l’époque les navires ne touchaient terre que rarement, les patates «chaviraient» en un rien de temps, l’eau conservée dans des fûts croupissait, le lard pourrissait, le biscuit était dévoré par des charançons. Bref le congélateur n’avait pas encore été inventé. Les navigateurs de l’époque avaient trouvé quelque solutions pour limiter cela : on embarquait des animaux vivant à bord et on utilisait des légumes séchés ou en farine. Les flibustiers quant à eux avaient trouvé une autre solution pour conserver ces aliments périssables. Dés qu’un navire était capturé les pirates s’emparaient de la nourriture de la cambuse et la mettait à un endroit parfaitement sure à leur sens : leur estomac. Après une prise ils engloutissaient en un rien de temps les provisions quitte à souffrir de faim, de soif et de scorbut quelques semaines plus tard. Les boucaniers quant à eux avaient pris l’habitude de fumer (boucaner) la viande des animaux qu’ils abattaient sur les terres espagnols. On rapporte aussi qu’ils avaient la détestable habitude après avoir écorcher un bœuf espagnol de briser les os de la bête et d’en aspirer la moelle toute sanglante et encore tiède. On appréciait aussi beaucoup les épices et tout particulièrement le piment. Ce dernier avait deux avantages : d’une part il permettait de réduire les portions individuelles, d’autre part il masquait le goût de viandes parfois quasiment pourries.