Diaspora* devient un projet communautaire
Diaspora* devient un projet communautaire
Les fondateurs du réseau social open-source le relance en partageant leur pouvoir de décision
Il s'en est passé du chemin depuis que les quatre fondateurs de Diaspora* ont eu en 2010 l'idée de lancer ce projet. Il a fait naître beaucoup d'espoir dans une communauté demandeuse de respect de leur vie privée. Il a grandit, il a inspiré beaucoup (les "cercles" de Google+ notamment sont directement copiés des "aspects" de Diaspora*). Il évoluait vite et bien, dirigé par ses quatre fondateurs, jusqu'en Novembre 2011. A cette date funeste, on apprend le décès d'Ilya Zhitomirskiy, un des fondateurs.
Suite à cette nouvelle, plus rien ne va. Le projet est d'abord au point mort pendant quelques mois, ce qui est compréhensible à la vue des événements, et repart finalement avec plus que deux fondateurs.
Il suit alors une direction étrange. De moins en moins de propositions de développeurs sont mergées dans la branche principale, de nombreuses régressions apparaissent, et les nouvelles fonctionnalités (dont la "single view", vu en pleine écran d'un poste) sont loin de faire l’unanimité dans la communauté.
Finalement, plus aucune évolution ne semble apparaître pendant les mois de mai et juin 2012, et l'on découvre avec surprise makr.io, un nouveau site lancé en juillet par les deux fondateurs.
Celui-ci reprend de nombreuses parties de Diaspora mais est orienté "création de contenu" plus que simple partage. L'idée, très intéressante est de se dire que les réseaux sociaux actuels permettent le partage, pas la création.
Makr.io vient donc avec des outils pour remixer les images que l'on partage. Pour autant, voir les fondateurs travailler sur un autre projet alors que Diaspora* n'avance pas et reste très bogué fait gronder la communauté et ce, malgré la présentation de Makr.io comme une plateforme d'essai qui permettra de merger ensuite le tout dans Diaspora.
C'est finalement en ce début de semaine que les développeurs annoncent qu'ils vont arrêter de chapeauter Diaspora* pour que la communauté lui fasse prendre la direction qu'elle souhaite. Ils n'arrêtent pas de coder pour le projet, loin de là, mais ce ne sera plus uniquement eux qui décideront si les propositions de code seront mergées ou non dans la branche master.
C'est Sean Tilley, jusqu'à présent charger de la communication, qui contrôlera l'organisation de la communauté. Une décision qui, nous n'en doutons pas, permettra de redonner le souffle qui commençait à manquer au projet.
Les fondateurs ont aussi choisi de ne plus limiter l'inscription au serveur qu'ils maintiennent. Joindiaspora.com ne nécessite donc plus d'invitation.
Source : L'annonce sur IRC, le billet de blog
:fleche: Avez-vous essayer Diaspora*? Pensez-vous qu'il pourra devenir un concurrent viable à Facebook ?
:fleche: Pensez-vous contribuer au projet maintenant qu'il est plus ouvert ?
Diaspora : la communauté s'organise
Diaspora : la communauté s'organise
Séparation en branches stable et instable et empaquetage pour Debian et Ubuntu
Fin août, les fondateurs du réseau social Libre Diaspora* annonçaient que le projet allait à présent être géré par la communauté. Deux mois après, Sean Tilley, responsable de la gestion de la communauté, fait le point.
Le changement le plus important d'après lui est bien évidemment la mise en place de l'environnement nécessaire à la gouvernance d'un projet par une communauté. L'outil choisi pour débattre et voter les choix est Loom.io, un projet Libre. N'importe qui est invité à suivre les échanges et participer, il suffit de lui demander une invitation par e-mail.
Le deuxième point important est la mise en place d'un système de version. Les fondateurs du projet avaient d'abord annoncé une alpha, puis une beta apportant un nouveau profil et un nouveau publicateur, mais qui n'était jamais vraiment sortie : elle n'était disponible que sur le serveur (appelé pod) officiel, et aucune annonce n'avait été faite. Sean Tilley annonce donc que Diaspora vient de passer au système SemVer pour numéroter ses versions. Depuis cette mise en place, Diaspora en est donc à sa deuxième "hotfix release", la 0.0.1.2.
Le point important est surtout la séparation du dépôt Git en deux branches, la branche stable et la branche instable. Contrairement à avant, où les nouvelles fonctionnalités étaient incluses directement dans la branche principale, le développement se fera donc maintenant dans la branche instable, et le passage se fera dans la branche stable en incrémentant le numéro de version lorsque le code sera suffisamment robuste. Ce changement profite donc beaucoup pour les mainteneurs d'un serveur Diaspora : au lieu de mettre à jour presque quotidiennement comme avant sans savoir si tout allait être cassé ou non, les mainteneurs peuvent maintenant mettre à jour tous en même temps à une date fixée.
Conséquence de cette facilité de déploiement, nécessaire à la diffusion du projet, une équipe de contributeur s'est montée pour empaqueter Diaspora. Pour l'instant, ils travaillent sur un port pour Debian et Ubuntu, mais ils comptent le rendre disponible pour n'importe quel Linux et même Unix. Sean en profite pour rappeler son appel aux packagers, l'équipe de Diaspora n'ayant en effet pas de compétence particulière dans ce domaine.
En quatrième point, Sean parle de l'importance des réseaux sociaux Libres à parler entre eux. Il cite six autres réseaux, dont le français Movim, qui "ont des objectifs similaires, et rencontrent donc les mêmes problèmes et parfois utilisent les mêmes solutions". "Notre communauté discutent actuellement de la possibilité de permettre à notre plate-forme de communiquer avec ces réseaux". Une bonne nouvelle pour tous les supporteurs du libre qui voyaient s’éparpiller les ressources dans différents projets.
Dernier point mais pas des moindres, la communauté s'active actuellement à recréer tout un environnement autour du projet. Le site diasporaproject.org devrait être complètement remodelé pour laisser une place à la communauté, notamment à travers un agrégateur de blog. La documentation sous forme de wiki devrait aussi en profiter. Le site est attendu pour dans deux ou trois semaines.
Une preuve en tout cas que, malgré les nombreux cris annonçant la mort du réseau Libre lors de l'annonce en août, le projet est toujours bien vivant.
Sources :
Le billet sur le blog officiel.
Le blog développeur.