Disons que c’est la combinaison du nombre de neurones et de la richesse de leurs connexions. C’est un peu comme comparer tubes électroniques et transistors intégrés : ce n’est pas les plus gros les plus performants. La structure du cerveau joue aussi un rôle. Si les mammifères suivent une schéma similaire facilitant les comparaisons, ce n’est pas le cas d’autres espèces. Par exemple, les oiseaux ont un cerveau apparemment plus simple, mais aussi plus spécialisé dans certains domaines où ils excellent. Difficile de savoir au final qui est le plus malin (en tout cas, pas la limace de mer et ses 10000 neurones !).
Pour finir, n’oublions pas que notre connaissance du cerveau est très parcellaire. Le modèle courant considérant le neurone comme la brique élémentaire semble insuffisant, en particulier quant il s’agit d’expliquer la conscience. Se contenter de dire que la conscience est un phénomène émergent et qu’il suffit d’empiler les neurones pour qu’elle apparaisse n’est clairement pas suffisant, mais c’est pourtant la position de beaucoup. De fait je doute que l’expérience d’IBM créera la moindre conscience (ce n’est pas leur but non plus) : un système adaptatif doué de pensée oui, mais pas conscient. Personnellement, mais ce n’est que l’avis d’un amateur, je pense qu’une personne comme Roger Penrose qui pose l’hypothèse de mécanismes quantiques au niveau des neurones est plus prêt de la vérité. Au passage, d’après ses calculs, la complexité d’un cerveau humain passerait ainsi de 10^14 à 10^27, chaque neurone devenant une sorte de mini ordinateur. Le premier ordre de grandeur devient accessible aux ordinateurs actuel, pas le second et de loin.
Si jamais on arrive à créer une conscience artificielle, ça restera une conscience vierge qui faudra, comme certains l’on déjà souligné, « remplir », c’est à dire éduquer. Le résultat final, quelque soit ses capacités, restera finalement profondément humain.