Envoyé par
souviron34
Je vais te citer un exemple concret..
(bien que le CD aie été créé dans un pays moins cher que la France)
Coût du CD prêt à être amené au distributeur : entre 50 000 et 75 000 euros (location studio + ingénieur du son + photographe + graphiste + salaire des musiciens accompagnant + temps d'enregistrement + divers (coups de tel, presse, etc) + avance à l'artiste (entre 5 et 10 000)), pour de la très bonne qualité. Environ 25 000 si tu fais moindre qualité (de son et de pochette).
Avec un auteur/compositeur/interprète = 75% des royautés.
Négocier le prix à un distributeur : environ 4 euros le CD (donc 3 euros pour l'artiste, 1 pour le producteur (donc 50 000 CDs (25 000 si qualité médiocre) à vendre pour revenir à zéro (sans parler de faire des gains))
distributeur au disquaire : environ 7 / 7.5 euros (gain 3 euros, mais avance le prix du pressage, de l'imprimerie, des commerciaux, les déplacements des commerciaux, la gestion du stock, relations avec la presse quand ça sort, plus une avance (3 à 5000 euros) ).
disquaire au client final : environ 15 à 17 euros.
Royautés : 12 centimes / chanson
Droits d'auteur : 1.20 euros pour un CD 10 chansons (intégralement pour l'artiste si il fait auteur/compositeur/interprète)
Résultat : moi, personellement, pour un CD (qui pourtant a eu le prix du meilleur album de blues au Canada en 2000, et qui s'est vendu à 12000 au Canada et 5000 en France), j'ai mis 25 000 euros, et j'en ai touché 1200..
Sans compter les repas au restau, les hôtels, les déplacements, les téléphones, pour trouver tout le petit monde nécessaire.
Tournée en Europe: 2000 dollars (voyage) + 1000 euros (frais d'essence, de logement, de bouffe). Lui a eu 3500 dollars de cachet. Nous avons touché 500, dont il a fallu sortir 400 pour payer les correspondants en Suisse et en Allemagne qui avaient trouvé les festivals et boîtes.
Le disquaire est celui qui prend le moins de risques (avant il n'en prenait aucun. Si ce qui est dit dans l'aure thread est vrai, il en prend maintenant un peu, je ne sais pas), et c'est lui qui se fait la plus grosse marge nette.
Le distributeur prend des risques (avance et pari sur le nombre à presser/imprimer), a une infrastructure (commerciaux et camions et entrepot et service presse), et ne fais pas beaucoup, sauf si il est très gros (où il rentabilise par le nombre).
Le producteur prend un risque (avance plus + avance du prix de la fabrication + frais pour rencontrer et trouver les bons contrats), et fais très peu, encore une fois sauf si il est très gros.
Exemple : le jour où notre disque ci-dessus est arrivé à la FNAC, c'était la même semaine où Sony sortait le dernier Céline Dion avant qu'elle ne s'arrête pour son bébé. Résultat : Sony (distributeur) avait placé (pressé) 5000 disques par magasin de musique en France.. Notre distributeur en avait pressé 1000 pour toute la France... (55 magasins). Le risque encouru si tu te trompes et que tu en presse beaucoup trop, comme le disquaire les retourne, tu l'as dans le ....
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