De toutes façons, il est certes extrêmement probable que Win32 "meure" au profit de Win64, tout comme Win16 a cédé devant Win32, et comme Win64 cèdera un jour devant un Win128... Ce qu'il faut aussi relativiser, car je rappelle qu'on peut encore faire tourner des applications Win16 sur nos machines actuelles. Simplement, et c'est logique, il n'y a plus de support ni d'évolutions de Win16, et ça tourne en plus dans un contexte virtuel... Ce qui n'a pas beaucoup d'importance : vu la différence d'âge et de puissance du matériel entre l'époque Win16 et l'époque Win32, on a quand même des applications Win16 qui tournent, au final, bien plus vite qu'à l'époque sur leur matériel de l'époque.
Mais la mort du natif ??? Impossible : il y aura toujours des domaines où l'on veut la puissance maximale disponible, et ceci malgré le coût supplémentaire engendré par un développement plus pointu. En vrac, il y a les applications massivement basées sur le calcul numérique (type MatLab ou 3DSMax), les jeux vidéos (plus de puissance = plus d'effets = un pain dans la tête du concurrent "moins beau" et/ou avec une moins bonne IA), les drivers (une couche basse mauvaise = un haut niveau mauvais), et j'en passe.
Il ne faut pas oublier que le coût de développement est amorti sur le nombre de ventes, et qu'un surcoût lié à un programme plus long à écrire est souvent assez vite dilué sur les ventes totales... Alors que le coût lié à l'achat d'une machine très nettement plus puissante est répercuté directement sur l'utilisateur, qui forcément est moins enclin à utiliser un logiciel s'il doit se taper une addition de deux ou trois briques pour s'acheter le matériel capable de le faire tourner dans des conditions décentes. Il est par contre nettement moins réticent à payer 10% de plus son logiciel s'il lui offre un confort d'utilisation nettement supérieur à ce qu'il possédait auparavant (ce qui inclus l'amélioration de l'ergonomie comme l'amélioration des performances, bien sûr, les deux coûtant du temps CPU et des ressources).
De plus, le code natif est nécessaire également pour montrer les performances brutes du matériel : si un éditeur comme Microsoft "plante" son fondeur favori (Intel) en l'empêchant de montrer la supériorité de son matériel, il y a fort à parier que des armées d'avocats vont s'enrichir de façon indécente sur les divers procès qui en découleront. MS a tout intérêt à montrer qu'ils peuvent offrir le plein accès à la puissance des machines, et Intel tout intérêt à monter en puissance également pour permettre aux éditeurs comme MS d'améliorer leurs produits. Les deux s'entraînent mutuellement, et provoquent des ventes, donc des bénéfices, et c'est quand même le but final de toute société commerciale.
Pour ceux qui n'auraient pas compris, la sortie de Windows 7 (qui est donc, en substance, un simple Vista optimisé avec des améliorations générales d'ergonomie) devrait bien faire comprendre que la course à la puissance est loin d'être terminée. Les langages managés ont beau avoir fortement amélioré leurs performances, ils restent quand même nettement en dessous des langages natifs en ce qui concerne les perfs brutes. Il n'y a qu'en temps de développement et/ou en portabilité qu'ils gagnent, et ce n'est pas toujours un critère fondamental dans un projet, loin de là.
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