« L'effort par lequel toute chose tend à persévérer dans son être n'est rien de plus que l'essence actuelle de cette chose. »
Spinoza — Éthique III, Proposition VII
Ca démontre que les gens ont plus élu une image que des idées. Sincèrement on ne voit pas trop comment le leur reprocher. L'offre politique était sensiblement la même aux dernières élections, on allait cramer un pognon qu'on n'avait pas pour déclencher un 'choc de confiance' et on allait voir ce qu'on allait voir. Et bien on voit, on a bien un choc, mais c'est pas de croissance et si par un tour de passe-passe Nico n'arrive pas à faire remonter la consommation des ménages, qui après trente ans d'une politique industrielle visionnaire , reste le seul moteur de la croissance dans ce pays, ça va être la grosse gamelle économique et budgétaire, et les réformes chères à notre hyper président n'y changeront rien.
En soit ce n'est pas forcément une mauvaise chose, les gens consommeront moins ce qui est bon pour la planète…
Salut à tous !
Je voudrais prendre un exemple que je connais bien, qui devrait me permettre d'aller vers quelque chose de plus général.
Sans trop de risque de me tromper, je pense pouvoir affirmer qu'au moins 90 % des chercheurs pensent qu'il faut une réforme du système de la recherche française. Pourtant, aisément 80 % d'entre eux sont opposés à la réforme que va faire l'actuel gouvernement. Des propositions ont été faites. Elles ne sont pas prises en compte.
À la place, on a droit à une réponse simpliste : « que devrions-nous faire ? Ne rien faire ? »
Bien sûr que non, ce n'est absolument pas la question, nous avons même des propositions pour agir.
Ce n'est pas parce qu'une réforme est faite, ni non plus parce qu'elle est appliquée en vitesse, qu'elle est nécessairement bonne. Et toujours ce procédé rhétorique visant à culpabiliser l'interlocuteur : « que devrais-je faire ? Ne rien faire ? » Avant d'avoir un discours volontairement simplificateur.
Dans l'exemple de la recherche, c'est : « il est temps de mettre fin à ce système qui provoque la fuite de nos cerveaux. » Et que propose-t-on ? Une précarité affirmée, un salaire peu attractif, une perte de la liberté de se focaliser sur le sujet qui semble le plus intéressant pour préférer un pilotage par le politique (donc un amoindrissement des chances d'ouvrir des voies nouvelles). Sans oublier le refus de se rendre compte que recherche n'est pas recherche et développement et la volonté dogmatique de plaquer le modèle de l'entreprise sur un domaine pour lequel il n'est pas du tout approprié.
Pour ma part, j'ai fait mon deuil : dans un an, je serais docteur. Après un cycle d'étude long et qui aura coûté cher à l'état, je vais partir faire ma carrière dans un pays étranger. Encore aies-je la chance d'être attractif, ce n'est pas le cas de toutes les victimes que risque de provoquer le désir aveugle de coller à un dogme.
À bientôt.
Le Farfadet Spatial
Re-salut à tous !
Ah ! Également : en tant qu'adepte de l'humour noir et grinçant, j'ai beaucoup apprécié le vote des OGMs par le parlement, en contradiction totale avec les engagements pris pendant le grenelle de l'environnement six mois avant, alors que le ministre de l'écologie était au bar...
J'ai apprécié également que celui qui était censé être pointu au niveau de la politique extérieur ait donné une respectabilité à Kadafi et lui ait vendu des armes, ainsi que son alignement avec George W. Bush alors même que les Américains et même ceux qui dans le monde se sont alliés à lui sont en train de le lâcher et qu'il va quitter son poste dans neuf mois.
Je goûte tout le sel aussi de voir que ce qui était censé être le meilleur candidat sur le plan de l'économie soit obligé de reconnaître qu'il avait tout faux et qu'il va falloir non pas faire un plan de rigueur, mais se serrer la ceinture.
Pantalonnades magnifiques ! Au moins, on est bien obligé de reconnaître qu'il y a de la créativité !
À bientôt.
Le Farfadet Spatial
Ah ...
Et ... "docteur"... en quoi ? (juste pour être précis ... et nous montrer que tu connais au moins le nom de la discipline dans laquelle tu vas obtenir ce grade ... ).
Si c'est docteur en médecine : va falloir commencer à apprendre ce genre de précision, si tu ne veux pas faire fuir la clientèle...(moi, par exemple...).
Salut à tous !
Le titre exact sera « docteur en océanographie. »
Sachant que mes domaines de compétences sont les mathématiques appliqués.
Puisque tu aimes la précision, je t'invite à te rendre sur la page où je présente mes thèmes de recherches : http://www.legos.obs-mip.fr/~lebars/(juste pour être précis ...
Tu penses bien que pendant huit années d'études, je n'ai jamais passé le moindre examen, n'ai pas fait la moindre soutenance, ni non plus eu à me confronter à un jury...et nous montrer que tu connais au moins le nom de la discipline dans laquelle tu vas obtenir ce grade ... ).
Il dit qu'il n'a plus de genou.Si c'est docteur en médecine : va falloir commencer à apprendre ce genre de précision, si tu ne veux pas faire fuir la clientèle...(moi, par exemple...).
À bientôt.
Le Farfadet Spatial
Ben voilà !...
Ce n'était pas difficile, non ?
J'espère maintenant que tu as fait le bon choix (celui de quitter un pays dont les compétences dans ce domaine sont reconnues partout...) et qui sert grandement de carte de visite
Salut à tous !
Ce n'était surtout pas très utile, dans la mesure où le fait que je sois docteur en océanographie ou professeur de tennis ne me donne ni plus ni moins de légitimité que les autres à donner mon opinion ici. Le but de ma remarque, c'était juste pour signaler que j'ai suivi un cycle d'étude long (le plus long qui existe) et qui donc coûte plus cher à l'état qu'un BTS (sans dévaloriser la qualité de ce dernier diplôme). Donc, je trouve dommage qu'on ne me donne pas vraiment d'autre choix que d'aller faire profiter d'autres pays de l'argent dépensée.
Cela dit, tu me reproches peut-être, tout simplement, de ne pas m'être présenté sur le forum. C'est que je n'ai pas trouvé de fil de discussion dédié à cela. Peut-être ai-je mal cherché ?
En fait, il ne s'agit pas vraiment d'un choix.J'espère maintenant que tu as fait le bon choix (celui de quitter un pays dont les compétences dans ce domaine sont reconnues partout...) et qui sert grandement de carte de visite
Souvent, après une thèse, on passe un an ou deux dans un pays étranger et ça, c'est une vraie chance.
Le seul problème, c'est le retour : plus ça va et plus ce que l'on me propose en France, vu que je veux rester dans la recherche, ce sont des postes pour une durée d'environ trois ans, avec la nécessité de changer de localisation à chaque fois. Le tout pour un salaire qui n'est pas très attractif et en me promettant de ne pas vraiment me donner la liberté de me pencher sur les sujets qui m'ont l'air les plus intéressants, mais ceux sur lesquels les politiques ont décidés qu'il fallait mettre l'accent. Je suis désolé, mais ce n'est pas très engageant...
À bientôt.
Le Farfadet Spatial
Pour répondre à ta première remarque :
Ben non ! Il était tout simplement utile de savoir quel était le domaine de formation reçue en France qui aboutissait finalement à la recherche d'un établissement à l'étranger (simple curiosité parfaitement justifiée).
Car ce ne sont pas tous, qui sont dans ton cas (il me suffit pour l'affirmer de regarder autour de moi..., dans ma propre famille)...
Pour le reste, c'est à voir ... La difficullté (que j'ai mille et une fois constatée) peut également être celle d'une réinsertion professionnelle en France après plus de 5 ans à l'étranger, dans certains domaines d'activité...
On est quelquefois assez vite "déconnecté" et le pire est lorsque l'on n'intéresse plus ailleurs (d'où l'on recherche des compétences "mises à jour") et que l'on n'intéresse non plus vraiment en France car un peu resté à la "traîne" par rapport aux autres...
C'est tout ...
Salut à tous !
Au temps pour moi, c'est en effet parfaitement justifié.
Sur ce point, tu as mille fois raison et c'est bien ce qui m'inquiète.Pour le reste, c'est à voir ... La difficullté (que j'ai mille et une fois constatée) peut également être celle d'une réinsertion professionnelle en France après plus de 5 ans à l'étranger, dans certains domaines d'activité...
On est quelquefois assez vite "déconnecté" et le pire est lorsque l'on n'intéresse plus ailleurs (d'où l'on recherche des compétences "mises à jour") et que l'on n'intéresse non plus vraiment en France car un peu resté à la "traîne" par rapport aux autres...
À bientôt.
Le Farfadet Spatial
j'ajouterais que ça ne change dans le fond pas grand chose...
J'ai moi-même passé cette étape il y a ..... ooooppsss ... 27 ans... On m'avait promis monts et merveilles pour l'entrée au CNRS, surtout si je partais un petit peu à l'étranger.
Quand jen suis revenu, d'une part on m'a dit "tiens, ça fait 2 ans qu'on vous a pas vu", et de toutes façons, on était 84 candidats pour 4 postes... Et les postes suivants étaient.... 6 ans plus tard...
Donc, comme disent les indiens "je suis le même, je change"...
"Un homme sage ne croit que la moitié de ce qu’il lit. Plus sage encore, il sait laquelle".
Consultant indépendant.
Architecture systèmes complexes. Programmation grosses applications critiques. Ergonomie.
C, Fortran, XWindow/Motif, Java
Je ne réponds pas aux MP techniques
Re-salut à tous !
Je me dis que puisque ce qui intéresse Ucfoutu c'est de savoir dans quel domaine je peux être pour affirmer que la politique de l'actuel gouvernement me pousse dehors, je ne peux pas me contenter d'une affirmation péremptoire.
Alors, qu'est-ce qui me fait dire ça ?
D'abord, un constat : je connais plusieurs personnes qui ont fini leurs thèses depuis quelques temps et je vois bien les difficultés qu'ils ont à obtenir un poste. Sachant que le gouvernement a décidé de ne pas ouvrir de nouveau poste (en dépit du manque cruel de ressources humaines), il n'y a pas beaucoup de chance que cela évolue...
D'autre part, la politique est de resserrer le contrôle gouvernemental sur la recherche. Lorsque l'on voit les absurdités qui ont été dites sur ce même forum dans le sujet sur le lancement du LHC, alors qu'il s'agit d'un forum à forte connotation technique et que la proportion de gens ayant eu une formation scientifique est plus importante qu'elle ne l'est dans la classe politique, on se rend compte que les probabilités que la vision des politiques soient au mieux du même acabit sont dramatiquement élevées. Or, je m'oriente de plus en plus vers du fondamental --- non, ce n'est pas contradictoire avec les mathématiques appliquées, mais ce n'est sans doute pas ici l'endroit pour expliquer cela --- et la vision (erroné) courante est que la recherche fondamentale, ça n'a pas d'intérêt, ni d'application.
De plus, au vu des interventions du gouvernement sur ce sujet, on constate une confusion entre recherche et recherche et développement. Or, ce qui les intéressent, c'est cette dernière. Il est à ce sujet très révélateur de voir qu'ils écartent les formes d'évaluation de la recherche déjà existantes (et il est important qu'il existe des outils pour évaluer la recherche), établies depuis des années et qui ont fait la preuve de leur efficacité, au profit d'une évaluation complètement orientée recherche et développement, comme par exemple l'intérêt démesuré pour les brevets. Ce qui tombe assez mal pour moi, car, à l'heure actuelle (et j'espère que cela durera), il est impossible de breveter un théorème ou un algorithme. Donc, je ne déposerais jamais de brevet. De plus, je n'ai aucune chance de remporter un jour le prix Nobel, puisqu'il n'existe pas de Nobel de mathématiques, ni d'informatique.
Pour le gouvernement, également, la recherche doit être subordonnée à l'industrie. On voit là encore l'amalgame entre recherche et recherche et développement. Au-delà du danger que cela implique, ceci à tendance, également, à m'exclure, puisque je ne serais jamais une machine à brevet et que ce qui m'intéresse c'est le fondamental, ce qui n'attire pas trop les entreprises.
Enfin, le désir politique actuel est, d'une part, de plaquer le modèle de l'entreprise à la recherche, ce qui est inapproprié. D'autre part, il y a la volonté de prendre le modèle américain comme exemple, alors que notre système est totalement différent et que la quantité d'argent à disposition est sans commune mesure. Ceci pousse à démanteler des instituts, tels le CNRS, qui pourtant ne fonctionnent pas si mal --- d'ailleurs personne, même parmi la classe politique, ne dit le contraire --- pour des raisons purement idéologiques. Nous sommes donc dans une phase de démantèlement. Soyons optimiste : peut-être que dans vingt ans un nouveau système sera fonctionnel. En attendant, il s'agit d'une période transitoire et ces périodes sont connues pour être problématique. Je suis désolé, mais je ne peux pas me permettre d'attendre vingt ans.
C'est terrible, mais j'en viens à regretter que le gouvernement n'ai pas tout simplement décidé de ne rien faire... Pourtant, je fais partie de ceux qui pensent qu'une réforme est nécessaire.
À bientôt.
Le Farfadet Spatial
et a coté de ça, quand on voit ce que coûte le secondaire.. et pour quel résultat..
Pour ma part je suis en R&D, et je comprend parfaitement la différence avec recherche fondamentale qui pour moi est le commencement de tout... mais c'est justement la politique du gouvernement qui m'a fait m'orienter en R&D.. je cumulais alors un diplôme d'ingénieur et un DEA.. au vu des salaires de mes profs ( et potes pour certains ) et de leur difficultés à trouver un poste, j'ai décidé de ne pas donner de suite au DEA. Aujourd'hui, je me dis juste que c'est tout ce qui est technique qui est m*rdeux dans notre pays.. j'aurais du faire commercial..
Stay a while and listen...
je répète, pour ceux qui, tout en étant bien formés, ont l'air d'avoir du mal à enregistrer
Ce n'est pas ce gouvernement
J'étais en DEA en 1982 et j'avais ma thèse en 1984 et c'était pareil ... Et depuis...
Il est effectivement malheureux que la situation soit celle-ci en France, et on peut et doit lutter contre, mais c'est la manière dont tous les gouvernements et tous les partis ont agi, en partie d'ailleurs parce que ce n'est pas leur faute : les statuts du CNRS sont, comme beaucoup d'autres choses en France, quasi non modifiables, pas par impossibilité, mais parce qu'une grève arrive à chaque tentative...
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Salut à tous !
Ce sujet de discussion est à propos des réformes de ce gouvernement.
Pour ceux qui sont bien formés, mais ont néanmoins du mal à lire les messages, je rappelle ceci :
On pourrait parler plus avant des problèmes de la recherche française, mais alors on s'écarterait trop du sujet initial.Envoyé par Le Farfadet Spatial
À bientôt.
Le Farfadet Spatial
ben pas vraiment parce que justement, je répond à la question :
ce n'est pas ce gouvernement...
Donc à "que pensez-vous de ce gouvernement" je ne vois aboslument pas ce que vient faire la recherche là-dedans...
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Salut à tous !
Ce gouvernement entend faire une réforme de la recherche française. Qu'est-ce que je pense de cette réforme de ce gouvernement ? Hé bien, ce que j'en ai dit avant.
Je ne sais pas, mais il me semble que donner son avis au sujet d'une réforme faite par ce gouvernement a un rapport avec un sujet qui demande ce que l'on pense des réformes faites par ce gouvernement...
À bientôt.
Le Farfadet Spatial
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