Il y a malheureusement peu de voix politiques et médiatiques (elles existent) qui cherchent un équilibre entre l'angélisme libéral-libertaire Padamalgam 500, l'islam-les-lumières, la France-doit-tout-à-l'islam, l'immigration-la-chance, et la rhétorique très droitière ultra dangereuse du "eux contre nous", à la façon du choc des civilisations chère aux néo-conservateurs. Deux caricatures qui sont souvent présentes en même temps dans les mêmes partis politiques, les mêmes médias, et qui sont décrites chacune comme une "pensée unique".
Dans ces deux extrêmes qui dominent la parole médiatique, il y a le même fantasme d'un islam unifié et monocorde, par projection de ce qu'on a connu avec l’Église catholique qu'on a heureusement su châtrer en 1905 après plus d'un siècle de combat. Toutes les tentatives de construire par le haut un islam de France ou de contrôler la formation des imams relèvent du même fantasme. On ne comprend pas qu'en raison de l'histoire de l'immigration récente, on a plusieurs islams en France qui n'ont pas forcément plus à voir entre-eux que différentes églises protestantes. Entre l'islam turc, marocain, algérien, les confréries soufis d'Afrique noire, ce n'est pas possible de les faire parler d'une seule voix. Et je ne parle là que des croyants normaux, ceux qui ont leur place en Europe et qui respectent leurs pays d'accueil (et qui sont encore majoritaires, en tout cas je l'espère), on ne parle même pas des salafistes, tabligh et cie. Tenter l'unification de force, en transposant nos préjugés d'occidentaux centralisateurs et normalisateurs, c'est faire le jeu des frères musulmans.
A méditer : http://www.slate.fr/story/122979/religion-terrorisme
Partager