Calmons un peu le jeu. Il y a déterminisme et déterminisme. D'un côté, on parle de déterminisme précisément pour parler de ce qui n'est pas aléatoire, c'est à dire que si on devait établir une distribution de probabilité celle-ci se concentrerait sur un seul événement, permettant ainsi de prédire à coup sûr le résultat. De l'autre, il y a le déterminisme au sens philosophique du terme, qui part du principe que dès lors qu'on dispose de l'information complète du système celui-ci suit un comportement pré-défini et -on espère- prévisible. Si la première interprétation peut être due à des abus de langage, ou on parle indifféremment d'aléatoire/stochastique/probabilité/incertitude/hasard/indéterminisme et de certitude/déterminisme, il n'en reste pas moins que c'est une interprétation commune, il ne faut donc pas s'en offusquer. Tout du moins pas de faire comme si cet usage n'existait pas.
Quant à la théorie du chaos, il me semble que ce n'est pas les causes non-mesurables qui font son essence, mais les différences mineures (belle et bien mesurables) de l'état initial qui engendrent des différences majeures (toutes aussi mesurables) de l'état final du système, rendant difficile la prédiction de l'état futur du système. À moins que par "non-mesurable" tu veule dire "indiscernable avec la précision actuelle" (non-mesurabilité pratique et non théorique).
Par contre, il me semble aller de soi que si on établie une théorie :
- on établit un modèle, donc il est évident que tout n'est pas pris en compte et nul ne peut demander à ce que ça le soit
- de là, des erreurs sont possibles et nul ne peut demander qu'il n'y en ait pas
- mais qu'en revanche l'absence ou la fausseté des prédictions diminue l'utilité de la théorie, on ne peut donc s'appuyer sur une théorie si celle-ci n'offre pas un minimum de garantie (e.g. ça tombe juste dans X% des cas, ou dans les contextes Y et Z)
J'ai vu les deux extrêmes, donc ce serait bien que chacun relativise un peu. Neckara peut défendre des théories économiques mais à minima il faut que celles-ci ait montré une certaine efficacité pour le contexte qui nous intéresse. On ne peut clamer en même temps qu'une théorie soit bonne mais qu'il faille l'excuser si elle ne permet pas de prédire. Si elle ne le permet pas pour le contexte qui nous intéresse alors ce n'est pas la peine de la mettre sur le tapis. Elle est peut être utile de manière générale, mais ce n'est que si elle est utile pour le cas qui nous intéresse que ça vaut le coup d'en parler. La question étant de savoir ce que cette théorie peut apporter dans cette discussion.
Pour ma part, l'économie peut être qualifiée de science. Mais à contrario de la physique qui s'appuie sur des objets, et n'est donc limitée que par sa capacité matérielle à les manipuler et les mesurer, l'économie introduit une composant humaine, qui elle ne peut pas être étudiée aussi en détails pour des raisons éthiques. Il est donc tout à fait normal qu'on ne puisse atteindre une précision telle que celles des théories physique, vu qu'on se bride. Néanmoins, cela ne discrédite pas l'économie en tant que science, ça ne fait que la limiter. Je ne doute pas que ces limites s'amenuiseront avec le temps, permettant aux sciences humaines de développer des théories scientifiques de meilleure qualité.
Moi ce que j'en comprends c'est justement que l'économie positive est la partie scientifique de l'économie, donc celle qui cherche à comprendre, expliquer et prédire les phénomènes économiques. L'économie normative prône des valeurs pour justifier telle ou telle stratégie économique (e.g. capitaliste, communiste).
De la même manière le droit positif n'est que l'ensemble des règles juridiques que l'on peut constater dans les textes de loi, a contrario du droit naturel qui vise à dire ce qui devrait faire partie du droit, et donc d'imposer des valeurs dans le droit.
NB : Après coup, mon interprétation semble confirmée : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89...e_et_normative
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