Discussion :

[Néroli]

Bonjour,

Je viens vous faire part de mon expérience infructueuse... et me faire plaindre !

J'ai posé dans ma candidature dans une société de conseil en commerce pour l'industrie. Elle fait moitié conseil stratégie, moitié développement applicatif. (Ce n'est pas une SSII comme généralement admis !) Elle a moins de 20 salariés. J'ai candidaté chez eux car j'avais déjà fait un stage avant chez un de leurs concurrents, qu'ils connaissent bien.

Entretien : un employé me reçoit. On passe une demi-heure à parler de mon parcours. A la fin, il me demande de repréciser le nom de mon maître de stage, pour une référence. Je lui demande s'il veut son numéro de téléphone. "Non, ça ira."

Et vient la demi-heure suivante. On m'a parlé de "tests logiques" dans le mail, le type me propose une "étude de cas"... : une question où on pèse des boules. Puis une autre où je dois calculer le nombre d'ancêtres à l'an M. J'ai été stressée. J'ai proposé des réponses qui s'approchaient, sans que ce soient les bonnes. Les réponses du recruteur : "Moi je trouve [telle réponse]", ou après m'avoir fait "accouché" "C'est cette réponse que je voulais avoir !"

Après, retour de candidature : je ne suis pas prise "à cause de mon étude de cas".

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J'ai cherché sur Internet et j'ai été constaté que ces "études de cas" étaient en fait des brain teasers ou casse-têtes. La première question est un sujet classique de chez Google !

Finalement, ce qui m'énerve dans cette candidature, c'est que j'ai été recalée visiblement sans que le recruteur cherche à contacter ma référence.
Et en plus de savoir qu'une petite PME se prend pour Google, fait passer des casse-têtes en cherchant les réponses exactes et élimine le candidat si il ne les a pas. Je ne conteste pas le fait que je me suis montrée nerveuse, au moment du brain teaser seulement.
Au départ, j'étais intéressée par leur entreprise. Mais là leur méthode de recrutement les fait passer pour des "kékés" (comme Franck Dubosc quoi).

Qu'en pensez-vous ? Avez-vous eu des mésaventures similaires ?

[Glutinus]

Je viens vous faire part de mon expérience infructueuse... et me faire plaindre !

J'ai posé dans ma candidature dans une société de conseil en commerce pour l'industrie. Elle fait moitié conseil stratégie, moitié développement applicatif. (Ce n'est pas une SSII comme généralement admis !) Elle a moins de 20 salariés. J'ai candidaté chez eux car j'avais déjà fait un stage avant chez un de leurs concurrents, qu'ils connaissent bien.

Ho t'inquiète, si elle peut diversifier, elle peut. "On n'est pas vraiment une SSII, mais plutôt une société en optimisation d'architecture de compliance applicative [insert your blahblah here]"

Entretien : un employé me reçoit. On passe une demi-heure à parler de mon parcours. A la fin, il me demande de repréciser le nom de mon maître de stage, pour une référence. Je lui demande s'il veut son numéro de téléphone. "Non, ça ira."

Cool, tu viens de lui donner un prospect, c'est ça ?
(ou alors j'ai pas compris, ton tuteur dans ton établissement, ou chez le "concurrent" ?)

Et vient la demi-heure suivante. On m'a parlé de "tests logiques" dans le mail, le type me propose une "étude de cas"... : une question où on pèse des boules [heum, dit comme ça !]. Puis une autre où je dois calculer le nombre d'ancêtres à l'an M. J'ai été stressée. J'ai proposé des réponses qui s'approchaient, sans que ce soient les bonnes. Les réponses du recruteur : "Moi je trouve [telle réponse]", ou après m'avoir fait "accouché" "C'est cette réponse que je voulais avoir !"

Après, retour de candidature : je ne suis pas prise "à cause de mon étude de cas".

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J'ai cherché sur Internet et j'ai été surprise de constater que ces "études de cas" étaient en fait des brain teasers ou casse-têtes. La première question est un sujet classique de chez Google !

Finalement, ce qui m'énerve dans cette candidature, c'est que j'ai été recalée visiblement sans que le recruteur cherche à contacter ma référence.
Et en plus de savoir qu'une petite PME se prend pour Google, fait passer des casse-têtes en cherchant les réponses exactes et élimine le candidat si il ne les a pas. Au départ, j'étais intéressée par leur entreprise. Mais là leur méthode de recrutement les fait passer pour des "kékés" (comme Franck Dubosc quoi).

Qu'en pensez-vous ? Avez-vous eu des mésaventures similaires ?

Ha oui, le fameux Combien de balles de golf dans un Airbus ?
Heu, sérieux, ce genre de société qui se croit haut la hype parce que c'est la nouvelle méthode pour tester comment tu restes cool face à une situation gênante... moué, pas mon trip. Mais j'avoue, j'ai jamais fait face, et honnêtement, je sais pas si je veux un jour...

[Néroli]

@Glutinus : quand je dis que ce n'est pas une SSII, ce n'est pas une SSII avec mini bureaux bien placés et employés envoyés un peu partout. Les employés bossent vraiment dans leurs locaux. Cette entreprise n'utilise pas les méthodes des SSII que nous connaissons sur le forum.

Cool, tu viens de lui donner un prospect, c'est ça ?
(ou alors j'ai pas compris, ton tuteur dans ton établissement, ou chez le "concurrent" ?)

Les deux boîtes se connaissent bien puisqu'elles se font concurrence et qu'elles sont petites. Les fondateurs des 2 entreprises étaient collègues dans la même boîte avant ! Le recruteur n'a donc absolument pas besoin de prospect !

Ha oui, le fameux Combien de balles de golf dans un Airbus ?
Heu, sérieux, ce genre de société qui se croit haut la hype parce que c'est la nouvelle méthode pour tester comment tu restes cool face à une situation gênante... moué, pas mon trip. Mais j'avoue, j'ai jamais fait face, et honnêtement, je sais pas si je veux un jour...

Non, un nombre X de boules et une boule plus grosse que les autres, et il faut les peser en moins d'opérations possibles.
Mais oui, la question des balles de golf est aussi un classique chez Google !
La société se croit haut la hype, mais s'ils suivaient les actualités, ils verraient que depuis 2011, Google abandonne ces questions, "qui sont une perte de temps" et qui "ne servent que de faire-valoir au recruteur".

http://www.theatlantic.com/business/...hiring/277053/

http://www.newyorker.com/tech/elemen...job-interviews

[Invité]

Ha oui, le fameux Combien de balles de golf dans un Airbus ?

C'est marrant, c'est exactement à ça que je pensais en lisant le post de Neroli :-)

Le problème c'est pas ce type de test, c'est par qui c'est employé. Une boîte qui pose cette question parce qu'ils ont lu que ça se faisait chez Google ça ne me gêne pas. La question c'est est-ce qu'ils ont compris pourquoi Google posait cette question en entretien (en supposant que ce soit pas une légende urbaine) ? Non, parce que la vraie réponse ils s'en foutent Google. Si t'as les données, c'est un problème de niveau CM2. Donc on te demande pas ça pour savoir si tu connais par coeur le diamètre d'une balle de golf ou la longueur d'un Airbus.

Comme dit Glutinus, c'est en partie pour voir comment tu réagis à une situation inconfortable, mais pas que. Combien de balles de golf dans un Airbus, c'est le genre de problème qu'on te pose tous les jours dans ton boulot de dev. Bien sûr, on ne te demande pas combien de balles de golf mais on te demande de résoudre des problèmes où à l'énoncé de la question tu vas te dire "what the fuck ?", puis passé la surprise t'as un premier début d'idée en tête, puis tu penses "ah ouais, mais faudrait que j'ai telle donnée" et etc.
Celui qui à ce genre de question en entretien va répondre qu'il en sait rien, c'est le même qui répond "c'est pas possible" à chaque fois que tu lui demandes de faire un truc qu'il a jamais fait. Ces dev, c'est la plaie de la profession.
Par contre celui qui commence à réfléchir, à se dire que pour simplifier on dit que l'avion c'est un cylindre + 1 cône, à faire des trucs à la louche, même s'il aura jamais la bonne réponse, là d'accord.

Oui, la question est là pour déstabiliser. La vraie question c'est "comment feriez-vous pour calculer le nombre de balles de golf dans un Airbus". Donc une fois le coup de stress passé, si le candidat est pas foutu de penser à un moment qu'il va falloir diviser le volume de l'avion par le volume d'une balle de golf (même s'il sait pas forcément les calculer ces volumes), tu penses qu'il fera un bon dev ?


Bref, pour en revenir à toi Néroli, est-ce que le recruteur attendait à ce que tu répondes 4 537 842 exactement où est-ce qu'il évaluait ta capacité à résonner ?

[Néroli]

Par exemple, dans le deuxième cas, après un calcul fait, je devais convertir 2^50 en un chiffre normal. Le recruteur me suggère par calcul de puissance de 2, mais vaguement. Moi, j'admets, avec mon esprit tordu, j'ai voulu convertir 2^50 en puissance de 10. Je me suis peut-être précipitée, certainement, et je lui remets le résultat 10^17. Bon il me redemande de faire avec les puissances de 2 et je trouve 10^15 (le résultat exact).

Après, le recruteur me demande ce que j'en dis du nombre. Moi, axée sur les maths, je réponds que je ne dis rien car je ne sais pas à quoi comparer. Il insiste, et je dis que je ne vois pas. Il me parle de la Terre, me demande combien on est actuellement, je finis par "accoucher" qu'il y a eu du cousinage. "C'est la réponse que j'attendais" : du cousinage.

Dans le premier cas, j'avais sorti la méthode du "diviser pour mieux régner", comme je l'ai dit au recruteur. C'est juste que je faisais une opération de trop.

J'étais stressée, j'utilisais beaucoup la gomme du crayon, au grand dam du recruteur, qui me l'a dit.

Je ne sais pas si c'était plus 4 537 842 ou le raisonnement. Vous en pensez quoi ?

[Invité]

Par exemple, dans le deuxième cas, après un calcul fait, je devais convertir 2^50 en un chiffre normal. Le recruteur me suggère par calcul de puissance de 2, mais vaguement. Moi, j'admets, avec mon esprit tordu, j'ai voulu convertir 2^50 en puissance de 10. Je me suis peut-être précipitée, certainement, et je lui remets le résultat 10^17. Bon il me redemande de faire avec les puissances de 2 et je trouve 10^15 (le résultat exact).

C'est quoi un chiffre normal ?

Après, le recruteur me demande ce que j'en dis du nombre. Moi, axée sur les maths, je réponds que je ne dis rien car je ne sais pas à quoi comparer. Il insiste, et je dis que je ne vois pas. Il me parle de la Terre, me demande combien on est actuellement, je finis par "accoucher" qu'il y a eu du cousinage. "C'est la réponse que j'attendais" : du cousinage.

J'ai rien compris. Quel rapport avec la Terre ? On est 7x10^9 sur Terre.

Je ne sais pas si c'était plus 4 537 842 ou le raisonnement. Vous en pensez quoi ?

Bah pour la première partie je sais, ça dépend de l'énoncé exact. Si la question c'était vraiment "transformer 2^50 en un chiffre normal", t'as rien perdu

Pour le deuxième, si le mec te dit juste "72, ça vous fait penser à quoi ?", là aussi t'as rien perdu.

[Néroli]

Un "chiffre normal", c'est un chiffre qui parle à tout le monde.

En fait, dans le deuxième cas, on me demande de calculer combien d'ancêtres je pouvais avoir en l'an Mil. Je trouve 2^50, soit 10^15. Combien sommes-nous sur Terre actuellement ? 7 milliards. Donc est-ce qu'il pouvait y avoir 10^15 Terriens en l'an Mil ? Non. Conclusion ? Il y a de la consanguinité ou du cousinage parmi les Terriens.

Voilà les grandes lignes. Me suis-je faite mieux comprendre ?

[Invité]

Ok, avec le contexte je comprends mieux.

Je dis pas que le test est pertinent pour le poste auquel tu postulais, mais te demander ce que tu penses du 10^15 je trouve pas ça déconnant. L'idée derrière c'est de te sortir du résultat brut, et justement des maths. Tout simplement te faire te poser la question : "attends, qu'est-ce que je viens de calculer là ? C'est un nombre de personnes ? Wow, c'est 1 million de fois plus que la population actuelle, il y a anguille sous roche !"

Bon, c'est facile de te dire ça après coup, à ta place je sais pas ce que j'aurais fait.

[Néroli]

Non je ne conteste pas le test. Et puis la réponse du cousinage, je l'ai sortie toute seule, une fois mise sur la voie.

Il faut savoir qu'après cet entretien, d'autres devaient venir dans le process de recrutement. Ce que je n'aime pas finalement, c'est le couperet qui tombe à partir de ces tests, sans chercher à donner un coup de fil à mon ancien maître de stage pour en savoir plus. Je trouve ça brutal, vu que c'est une petite entreprise, où les candidats ne font pas la queue, et que je venais avec des références. Cette entreprise n'avait peut-être pas envie d'embaucher, mais ce n'était pas la peine de me faire venir. Voilà !

[Néroli]

Maintenant que j'y pense, je me demande si ce n'était pas un entretien bidon. À moitié fait pour faire croire qu'ils embauchent, à moitié pour espionner la concurrence.

Le mec en entretien ne m'a pas posé de questions sur mon parcours antérieur. Heureusement, je ne pense pas lui avoir donné d'information critique sur la concurrence !

[Invité]

t'inquiète pas, tu n'as pas été pris mais personne ne le sera, tu t'en ai très bien sorti. Il n'y a pas de volonté réelle de recruter à mes yeux. Il cherchent la perle rare qui ne postulera jamais chez eux, d'ailleurs....

[Néroli]

Merci @nuleninfo ! C'est dommage, ce poste m'aurait plus mais ce n'est pas avec des méthodes comme ça qu'ils recruteront la perle rare.

[AdmChiMay]

Je ne vois pas beaucoup d'options :
- Ils se la pètent. Tu seras donc certainement plus heureuse ailleurs.
- Ils veulent te voir gérer ton stress : et le résultat exact, ils s'en foutent. Ce sont tes réactions qui comptent.

C'est comme la question aux jeuneEs postulantes : "Vous êtes vierge ?" (réel, mais peut être que ça se fait un peu moins maintenant qu'il y a 20 ans). Tu peux répondre "Non, verseau", ou aussi "Non, casse-couille ascendant presbyte" (si, ça a été dit au moins une fois).

Donc relax la vérité se situe généralement entre les deux premiers cas cités.

[Invité]

D'un autre coté on vous demande de donner une réponse exacte et précise dans un temps très court qui ne laisse pas de place à une analyse approfondi et un début de réflexion, donc dire qu'"il manque des infos" ou que "ça n'est pas possible de fournir une réponse précise et exacte" est une forme d’honnêteté et de clairvoyance, de pragmatisme.

[Néroli]

Non, j'avais de quoi écrire.

Vu que j'avais dû les relancer pour avoir un retour de ma candidature, que l'interlocuteur ne s'est pas intéressé au reste de mon parcours, qu'il n'a visiblement pas contacté ma référence, je pense que c'était un entretien bidon.

En effet, ils ont dû laisser une annonce sur le site pour faire croire que la boîte est en pleine croissance. Lorsqu'ils ont reçu ma candidature, ils n'ont pas répondu et espéré que j'allais oublier. Manque de pot ! J'ai relancé le dirigeant, qui m'a répondu que "je les intéressais toujours"... La prochaine fois, quand ils auront une autre candidature, je lui suggère de répondre plutôt "Le poste vient d'être pourvu". Comme ça ça épargnera le candidat et le personnel.

En tout cas, merci à tous de vos réponses !

[Glutinus]

J'étais stressée, j'utilisais beaucoup la gomme du crayon, au grand dam du recruteur, qui me l'a dit.

C'est un peu le but, qu'il observe ta réaction.
Si c'est effectivement une société de conseil, qui veut vendre à 1000€ / jour sous forme de powerpoint ce que le client a envie d'entendre, alors la compétence qu'elle recherche c'est quelqu'un qui répond avec aplomb une réponse à une question totalement débile que personne ne comprend (voir la vidéo "l'expert en réunion")

[Invité]

Ce n'est pas une SSII comme généralement admis !

J'ai dû entendre cette phrase des millions de fois depuis que je suis dans ce business

Steph

[Glutinus]

"Non, nous ne sommes pas une SSII, mais plus un cabinet de conseil."

Citation du plooooc.

[gangsoleil]

Bonjour,

Je confirme que le recruteur n'a pas compris l'interet du test en tant que tel... Il aurait presque pu te dire que 2^50, c'est a peu pres 1,13 * 10^15, et non pas 10^15.

L'interet theorique de poser des questions comme ca, c'est d'analyser le mode de raisonnement, de dissequer les axes de recherche du candidat, et de voir s'il trouve un resultat qui lui semble envisageable.

Dans ton cas, c'est l'ordre de grandeur qui peut etre interessant : tu arrives a un resultat theorique de 10^17 etres humains (au lieu de 10^15, mais peu importe), tu dois donc en conclure que ce chiffre n'est pas atteint et qu'il y a une raison. Si le recruteur attend un terme exact (cousinage), il ne vaut malheureusement pas beaucoup plus que les gens qui regardent ton CV et te disent que meme si tu as 15 ans d'experience en objet sur plusieurs langages, tu n'as jamais fait de C++, et donc ils ne peuvent pas te recruter...

Bref, passe ton chemin.

[Néroli]

C'est vrai.

En tout cas, la leçon, c'est de faire attention à la candidature chez un concurrent direct. Il peut non seulement faire un faux entretien pour glaner des informations sur le concurrent, se la péter et au final se faire une mauvaise réputation.