L’autoproclamé «consultant international», habitué des plateaux télé et radio où il assène des vérités alarmistes sur l’Etat islamique et Al-Qaeda, peine à justifier ses approximations.
Samuel Laurent n’est ni chercheur, ni diplomate, ni journaliste, ni analyste, ni ancien espion. «Consultant international», comme il se définit lui-même, il était totalement inconnu jusqu’en 2013
Dans l’émission de Canal +, Samuel Laurent n’expliquera jamais comment il est parvenu à ces conclusions. Le problème est que l’on n’en sait pas plus en lisant ses livres. Dans le dernier, publié en novembre, Samuel Laurent affirme d’emblée que l’EI compte 50 000 combattants. Soit près de 20 000 de plus que l’estimation haute de la CIA. Contacté par Libération, l’auteur du Seuil dit qu’il a fait «ses propres calculs» et qu’«au final, les estimations variaient entre 40 000 et 50 000». Pourquoi, dans ce cas, prendre la fourchette haute ?
"Je ne suis pas rédacteur en chef et Samuel Laurent n’est pas journaliste. C’est un consultant international, ce qui veut tout dire, ou ne rien dire. Disons que c’est un baroudeur".
Un baroudeur ou plutôt un imposteur selon le journaliste de RFI David Thomson, contacté par @si et qui a, à plusieurs reprises, alerté les rédactions qui donnaient la parole au "consultant international". Sans réponse. "L'ensemble des acteurs directs ou indirects du phénomène (spécialistes, journalistes, chercheurs) sont unanimes sur ce personnage. La vraie question, c'est : comment un personnage qui développe des propos aussi incohérents peut être présenté comme un spécialiste sur un sujet aussi sensible ?".
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