Ma double expérience de médecin et de formateur en informatique a confirmé l'idée que, pour bien programmer, il faut avoir une "tournure d'esprit adaptée": on peut reprendre le parallèle avec la démarche médicale :
- savoir analyser l'existant : poser les bonnes questions, observer, écouter, se mettre "sur la même longueur d'onde" que le client/patient
- avoir un esprit de synthèse : rassembler les éléments de la première étape pour en déduire une marche à suivre (établir le diagnostic = penser le ou les algorithmes nécessaires à la résolution du problème)
- le codage proprement dit n'est que la traduction de la démarche dans un langage spécialisé, de même que la rédaction de l'ordonnance est la traduction en terme de conseils ou de médicaments, du traitement envisagé.
La dernière étape est "simple" : si votre démarche est claire, vous n'aurez aucun problème pour écrire le code, quelque soit le langage. Il va sans dire que ce sera plus facile si vous connaissez le vocabulaire et la syntaxe.
Les deux premières étapes sont "innées" : c'est le cas idéal. Sinon, on peut s'en approcher à force de travail et d'application mais ce ne sera pas "naturel" et demandera toujours plus d'effort.
Pour en arriver à l'enseignement de la programmation, connaissant la vitesse à laquelle évoluent les langages (et les concepts) de la programmation, il est illusoire de vouloir enseigner un ou plusieurs langages à des jeunes.
Il faut aussi (et surtout) éviter l'écueil des langages "pédagogiques" que certains "vieux" ont connu : leur devenir et donc leur intérêt ne dépasse pas les bancs de l'école.
L'introduction d'une approche de la programmation devrait permettre de "dépister" les élèves qui ont cette "tournure d'esprit", de leur apprendre à s'en servir pour l'utiliser en programmation comme dans bien d'autres domaines.
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