Je suis d’accord avec JPhi33. De mon côté j’ajouterai qu’utiliser des verbes pour nommer les relations-types peut constituer un bon exercice lors de l’étape initiale de l’élaboration d’un MCD, c'est-à-dire quand il s’agit de débroussailler selon une approche disons tâtonnante et descendante. Il s’agit là d’une tactique intéressante (je n’ai pas dit stratégie...), je suis d’accord avec Richard, et cela ne peut en aucun cas être élevé au rang de règle à imposer.
Pour l’exemple, un auteur sympathique comme Michel Diviné, auteur de Parlez-vous MERISE ? est gros consommateur de verbes (à l’infinitif si on explore l’ouvrage). Il écrit dans son introduction (page 17) :
« A partir d'une phrase simple, d'une description en langage naturel telle que "le client passe une commande", la méthode consiste à découvrir des concepts et leurs liens mutuels. Ceux-ci représentent la structure de mémorisation sur laquelle s'appuie la phrase du discours. L'examen du langage sert à retrouver le "non-dit" de la structure. Cette structure de mémorisation est exprimée sous forme de rectangle et d'ellipse. Un nom devient un rectangle, un "individu" et un verbe une ellipse, une "relation". »
Ou à la page 47
« Il est recommandé de désigner la relation par un verbe. »
Il n’a pas écrit qu’il était « imposé ». Ainsi, il lui arrive de remplacer un verbe par une préposition (page 74) :
[LOCATION]----1,1----(de)----0,N----[VOITURE]
Voire de combiner les deux (page 77) :
[SOCIETE]----0,N----(à payer)----1,1----[FACTURE FOURNISSEUR]
Ou encore de rallonger la sauce (page 77) :
[SOCIETE]----1,N----(être d’un type de société)----0,N----[TYPE DE SOCIETE]
A moins que « type » ne représente ici la 3e personne du présent de l’indicatif , il lui arrive aussi de ne pas utiliser de verbe (page 79) :
[CONTRAT]----1,1----(type contrat)---->(0,N)----[TYPE DE CONTRAT]
Même principe page 82, où date et solde représentent peut-être la 3e personne de l’indicatif, allez savoir...
Mais page 85, le doute n’est plus possible où il nomme les relations : (nomenclature financière), (nomenclature géographique), pas plus que page 208 :
[MESSAGE]----0,N----(événement)----0,1----[OPERATION]
Voire page 240 :
[INDIVIDU]----(propriété)----[INFORMATION]
Il arrive aussi que les ovales soient vides, alors que justement un verbe ou un substantif sont nécessaires pour la compréhension, cas par exemple des méta-modèles (page 196). Ou, s’ils ne sont pas vides, cela revient au même (page 204) :
[DEVISE]----0,N----(devise écriture)----1,1----[ECRITURE]
Une astuce vaseuse consistant à inventer des verbes (page 240) :
[PATTE]----(Patter relation)----[RELATION]
A moins que cela ne s’avère trop délicat sans le recours à Louis-Ferdinand Céline — à qui l’on doit des verbes et substantifs que l’on n’utilise pas tous les jours, tels que : « phrasibuler », « dialecticuler », « circonlutasserie », « mégalophraseur » (cf. Bagatelles pour un massacre) — à nouveau page 240 :
[INDIVIDU]----(propriété)----[INFORMATION]
De son côté, le grand Yves Tabourier se contente d’écrire à propos des types de rencontres (relations-types) :
« On les représente par des ovales, et on les désigne le plus souvent par des verbes ou des prépositions ».
(Cf. De l’autre côté de Merise, page 79).
Son utilisation du verbe et du substantif est équilibrée, sans remise en cause. Par exemple, à la page 103 de son ouvrage, une alternative s’offre pour caractériser les mariages entre hommes et femmes (en attendant les relations réflexives...) Et ce n’est pas pour autant qu’il change le nom de l’objet-type (MARIAGE) selon qu’il utilise un rectangle ou un ovale :
A la page 104, à propos de l’historisation, il présente ainsi les choses :
Dans cet exemple, Y.T. n’a même pas pris la peine de nommer les deux relations-types au bas de la figure. Au delà de l’emploi de verbes valises dénués de véritable sémantique tels que « Concerner », « Faire l’objet », « Etre impliqué dans », etc., la recherche de verbes sémantiquement forts ne me paraît pas en l’occurrence être un exercice trivial (toujours en relation avec ce qu’a écrit Richard).
Dans la représentation ci-dessous (page 117 de l’ouvrage), la relation-type porte carrément le nom pertinent, « Permis », qui résume avantageusement « Être titulaire d’un permis de la catégorie » ou expressions de la même farine, sans qu'il soit besoin d'avoir recours à Louis-Ferdinand.
Quant à « Liste cond. », comme dans le cas de Diviné on ne sait pas si l’on doit lire : Liste des conditions (substantif « Liste ») ou Liste les conditions (3e personne du présent de l’indicatif du verbe « Lister »), mais peu importe...
Etc.
A chacun sa tactique, à condition de rester prudent, ne pas ériger de règle systématique, sous risque de se prendre un revers décroisé pour cause de propagation de légende.
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