Je ne sais pas si les gens restent là où il y a l'emploi. Ils restent surtout là où ils vivent, où ils ont fait leur trou, ont leur vie routinière et leur milieu social. C'est le cas de beaucoup de franciliens au chômage depuis des années, quand l'emploi a commencé à déserter les zones périphériques, et qui ne sont plus du tout employables (trop vieux, formation obsolète, trop éloigné d'un lieu de travail potentiel). Déménager, ça coûte de l'argent, c'est un imprévu majeur, et l'herbe n'est pas plus verte ailleurs. Le retour à la terre, c'est bien un fantasme de bobos éduqués et insérés dans la mondialisation marchande. On idéalise vite le jardin d'en face quand on est citadin.
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