Et pour cause, les mutuelles étudiantes remboursent mal, et avec des mois de retard. Il y a eu plusieurs scandales de malversations financières à ce sujet.
Je me souviens de ma situation d'étudiant entre 2004 et 2009, à 400 puis 1000 bornes de mes parents. Aller voir un généraliste, c'était avancer le montant de la consultation de sa poche, être remboursé deux ou trois mois plus tard, 7 euros restant à charge du patient. Le prix de la consultation correspondait à une semaine de bouffe sur mon budget étudiant. Sans compter le remboursement des médicaments. Autant dire que le dentaire, l'optique on oublie si la mutuelle des parents n'est pas généreuse.
Je me souviens aussi du marché locatif dans un état de tension extrême pour les logements étudiants. Il y a moins de place qu'avant dans les cité U suite à des rénovations qui étaient de toute façon nécessaire (je ne sais pas si vous avez vu des cité U non rénovées dans les années 2000). Le CROUS a simplement choisi de "diversifier" son offre, et de proposer des chambres moins nombreuses, allant du 9m² standard à du 22m² pour deux personnes. Dans le privé, le marché est dominé par des marchands de sommeil. En 2009, les loyers allaient de 400 à 500 euros, plus l'électricité qui atteignait facilement 30~35 euros par mois sans même se chauffer en hiver.
A l'époque, j'étudiais à Nantes, et j'ai connu une vie étudiante bien plus paisible que celle des étudiants de 2016. Les combos ultimes Chatel/Pécresse puis Peillon/Fioraso n'avaient pas encore anéanti l'université française. La réforme du lycée n'était pas encore passé par là, et même si en 2004 le niveau des bacheliers scientifiques s'était déjà violemment effondré, cela n'avait rien à voir avec la situation post 2013, et bien moins de monde se bousculait au portillon en L1. Il y avait encore également de vraies perspectives d'emploi pour les jeunes diplômés. J'ai vu l'évolution à la fac ces dernières années. Bâtiments qui tombent en ruine faute d'entretien, TD à 35 personnes (quand il y a des TD), une administration de plus en plus défaillante, un semestre qui se réduit à 12, voire 10 semaines de cours avec le même volume à assimiler en partant d'un niveau toujours plus bas, disparition progressive des rattrapages avec la mise en place du contrôle continu (parfait pour flinguer les étudiants salariés), sélection de plus en plus violente à chaque année d'étude.
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