Pas sur la nationalité. Je disais enfant d'immigrés, cela ne préjuge en rien de la nationalité. Mais oui, le nom et le prénom sont très indicatifs, demande à n'importe quel marketeur, ou interroge toi sur la raison pour laquelle certains réclament des CV anonymes... Ménard dit qu'il est capable d'estimer, à la lecture d'une liste de classe, la proportion d'enfants d'immigrés, et l'origine (approximative) de leurs parents, et je ne vois pas très bien en quoi il se trompe.
Ca, ce n'est pas ce qu'il dit, mais ce que tu voudrais entendre : 60% des enfants ont peut être des grand parents immigrés, et c'est pareil partout, et il n'y a pas plus de problème à Béziers qu'à Paris Vème... Je pense que c'est très révélateur du déni qui entoure ces questions.
Maintenant, s'il n'y a rien à voir, pourquoi ces hurlements? Parce que Menard a sorti un chiffre que tout le monde connait? Et s'il n'y a pas de problème, pourquoi les thèses anti immigrés du FN ont elles la cote dans ces régions (et pas à paris Vème?)...
C'est le point de vue que nos politiciens (même de gauche) ont longtemps défendu. On devient français en s'assimilant, et l'assimilation passe aussi par le prénom que tu donnes à tes enfants, et par le fait que tu crois que les gaulois étaient tes ancêtres, même si c'est génétiquement faux. Le point de vue inverse est celui défendu notamment aux USA, qu'on appelle communautarisme. Soit dit en passant, c'est pour cela que le raisonnement de Menard ne fonctionnerait pas avec toutes les origines (ou religions). Certains ont voulu s'assimiler, d'autres moins. C'est le coeur du sujet.
Mais ce n'est pas du tout ce que je disais (et je commence à te soupçonner de répondre sans lire). Ce qu'explique Menard, ce n'est pas que le prénom est révélateur d'un problème d'intégration, mais le fait que dans certaine classes les enfants d'immigrés soient en majorité (80% parfois, dit il), qui rend leur intégration à peu près impossible. Et ce phénomène a tendance à s'aggraver au fur et à mesure que les "non enfants d'immigrés" (je ne sais plus comment dire) changent de quartier, ou sont inscrits dans le privé, ou évitent la carte scolaire pour des prétextes plus ou moins futiles.
C'est exactement ce que dit Manuel Valls, comme pas mal de monde à gauche, quand il parle de ghettoïsation. Et c'est un vrai problème, parce qu'il n'y a à peu près aucune chance d'aider ces gosses à réussir et à s'intégrer dans ces conditions, et que les réactions de nos braves politiques parisiens semblent montrer que c'est le dernier sujet dont ils ont envie de s'occuper... (peut être parce que les quartiers où ces problèmes se posent ne présentent plus d'intérêt électoral...)
Mais personne ici ne parle de ce "fichier de renseignement"... L'histoire est la suivante :
- dans une émission, Menard explique qu'il y a dans les écoles de sa ville une majorité de musulmans, et donne un chiffre, une statistique, donc
- les internautes vigilants se demandent comment il a eu ce chiffre
- Menard répond qu'il a les listes des inscriptions des écoles, ce qui est vrai, et qu'elles permettent de faire des statistiques (pas aussi précises que son chiffre, certes, mais ça change quoi?)
Le reste, ce sont nos braves politiques qui brassent de l'air, et les médias qui font mousser l'histoire.
Francois
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