Envoyé par
fcharton2
Ca c'est de l'habillage et du discours ministériel... Dans la réalité, supprimer telle ou telle déductibilité revient à augmenter l'impôt sur les sociétés (parce qu'en enlevant la défiscalisation tu en augmentes l'assiette), et donc à réduire les bénéfices après impôts (parce que dans cette affaire, les recettes et les charges ne changent pas, juste l'impôt).
Et ça a deux effets, qu'on voit actuellement à l'œuvre (enfin, sauf quand on est ministre, bien sûr). D'abord, la baisse du profit après impôt provoque mécaniquement une baisse de l'investissement. Dans un grand groupe, il vaut souvent mieux réduire l'investissement que les dividendes, parce que sinon, c'est le cours de bourse qui s'effondre, et avec lui la capacité d'investissement... (ben oui, tout est lié). Dans de petites structures, la perspective de hausses d'impôts (tous ces merveilleux signaux que nos braves frondeurs passent dès qu'ils parlent d'économie) fait que les entreprises ont tendance à mettre en réserve ce qu'elles auraient investi, par précaution. Dans les deux cas, l'effet de court terme, c'est la chute de l'investissement, et donc l'incapacité à profiter d'une reprise. C'est exactement ce qui se passe actuellement.
Ensuite, la plupart de ces grands groupes sont des multinationales, pour qui déplacer une activité de la France vers un pays tout aussi développé mais fiscalement moins vorace est assez facile (moyennant quelques années, pendant lesquelles on baisse l'investissement...). En fin de compte, tu taxeras plus l'activité française, mais celle ci sera nettement plus petite, voire, tellement déficitaire qu'elle ne sera plus imposable.
Bien sûr, on peut proposer des mesures contraignantes, qui forceraient les entreprises à investir, ou leur interdirait de réduire leur activité française... Mais on retombe alors sur ces annonces qui font fuir tout le monde: des hausses massives d'impôt (quelque autre nom qu'on leur donne), et des mesures contraignantes...
Francois
Partager