Envoyé par
fcharton2
Pensée magique quand tu nous tiens... Ce que tu proposes, en fait, c'est que l'Etat efface sa dette, mais dise aux banques "ah oui, mais ce n'est pas une perte pour vous, grâce à mon pouvoir magique, je vous recrédite d'autant, un peu plus même, parce que comme je suis en déficit, tous les ans, je vais réemprunter cette année, et je ne rembourserai pas non plus".
Globalement, tu proposes donc de créer une année de PIB en monnaie la première année (le montant de la dette), et 5% par an ensuite., c'est cela?
Et en "nationalisant", tu proposes en fait que l'Etat ait le droit de modifier à sa guise le montant des comptes des banques. D'une écriture, on efface une dette, ou on renfloue un compte. C'est normal, c'est régalien.
A ton avis, qu'arrive-t-il alors à l'épargne (qui constitue le gros des dépots des banques)? Personnellement, tu laisserais tes économies dans une banque nationalisée dont l'Etat peut manipuler les comptes à sa guise? Tu ne risques pas d'être tenté de les échanger contre des biens "réels", ou des devises plus "raisonnables"? On fait quoi alors, on confisque ces dépots en les rendant non convertibles? Tu vas avoir beaucoup de monde dans la rue...
Et si on fait cela, que crois-tu qu'il arrive à la "valeur" de cette monnaie, c'est à dire la quantité de biens réels, ou de force de travail, qu'on achèterait avec une unité monétaire? Tu n'as pas l'impression que face à cette monnaie qu'on invente pour boucher les trous, des fournisseurs, étrangers d'abord, français ensuite, vont préférer être payés dans une autre unité de compte? En or, en dollars, en autres biens, mais pas dans cette monnaie nationale qui vit dans les banques nationalisées, et que l'Etat ajoute ou annule selon ses besoins.
Le mot fiduciaire qu'on emploie pour parler de la monnaie papier, vient du mot "foi", et signifie "qui repose sur la confiance". La monnaie papier (ou écriture) n'a de valeur QUE parce que l'ensemble de la population y croit, et elle n'y croit que parce que le système n'est pas (trop) manipulable par le plus gros des acteurs, l'Etat. C'est pour cela qu'on sépare la banque centrale de l'Etat, et que le droit régalien de battre monnaie n'existe plus réellement depuis quelques siècles.
Et si on fait cela, c'est qu'on a déjà vu ce qui se passait sinon, de Law, aux assignats, en passant par toutes les monnaies de singe des crises du 19eme et du 20eme.
Francois
Partager