Ca, c'était le discours qu'ils tenaient, quand ils avaient 20 ans, en 68, les dirigeants, et puis ensuite, ils ont vieilli, et sont devenus aussi rapaces que leurs parents, dans les années 80. La génération qui a eu 20 ans à la fin des années 80 a assez râlé contre eux, ces salopards de la gauche caviar, avant de vieillir et de devenir comme eux aujourd'hui.
Alors, quand aujourd'hui, la jeune génération parle du monde qui change, du haut de mes 46 ans, je me bidonne doucement, et je me dis que j'ai hâte de voir ce que les révolutionnaires d'aujourd'hui deviendront à 40 ans... Si on en juge par les générations précédentes, ce sera pire que les quadras actuels, qui sont bien pires que les quadras des années 90...
Maintenant, si c'était juste une question de génération, ce serait facile... Il suffirait d'attendre cinq ans et tout serait réglé. Et puis, si c'étaient juste les dirigeants, les artistes, qui sont jeunes et progressistes (c'est bien connu) les lâcheraient, les majors, et monteraient leurs petits labels qui vendraient "éthique", façon Radiohead (qui sont pourtant vieux, pfff, je ne comprends plus rien, moi). Pourquoi ils restent chez les majors, les artistes, alors?
Perso, je paye tous mes disques, parce que trouve que c'est la seule façon raisonnable de subventionner les artistes. L'art financé par l'Etat, ca produit de l'académisme, l'art financé par la quête, ca produit des clochards.
Enfin, bon, pour revenir au sujet de départ, qui était le piratage de logiciels, je crois que l'exemple du disque n'est pas forcément très pertinent. D'abord parce qu'on parle c'est produit nettement plus diffusé et moins couteux que le logiciel. Ensuite parce qu'il y a une dimension culturelle parfaitement absente du logiciel. Enfin parce que les "majors" ces intermédiaires entre artistes et public, qu'on rend responsables de tous nos malheurs, n'existent pas dans le monde du soft.
En particulier, les arguments précédents ne me semblent pas bien 'marcher' quand on les applique au logiciel :
- la plupart des logiciels ont des versions démo : on peut tester avant d'acheter
- il existe un marché du libre, gratuit, qui permet de n'avoir pas besoin des logiciels payants (enfin c'est ce qu'on me dit), on a donc toujours le choix de ne pas acheter un logiciel qu'on trouve trop cher, sans avoir à en sacrifier l'usage
Francois
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